UMP, pronostic vital réservé

Le danger est aussi bien financier que politique, avec "l’accumulation des scandales", dixit le maire de Bordeaux. Le dernier en date, en marge de l’affaire Bygmalion, met le groupe UMP en ébullition. Son président, Christian Jacob, va devoir expliquer ce matin à près de deux cents députés en colère, dans quelles conditions il a prêté 3 millions d’euros au parti en 2012. Qui était au courant ? Apparemment personne. Et pourquoi n’en a-t-il pas informé les Parlementaires ? Sur cela, Christian Jacob va devoir jouer la transparence, même si le mal est fait. "Lui, c’est le dindon de la farce, il n’y est pour rien", analyse un dirigeant de l’UMP, qui se demande si Jean-François Copé sera présent dans la salle. "Nous sommes dans une phase de grande dégradation", reconnaît un soutien de François Fillon, qui estime urgent de tourner le dos à tous les acteurs du scandale Bygmalion et de ses avatars politico-financiers. Un vœu déjà exprimé par Xavier Bertrand et qui commence à faire son chemin. 

Cela concerne Jérôme Lavrilleux

Le sort de celui par qui le scandale est arrivé sera scellé en fin de journée. Le bureau politique devrait l’exclure. L’argument est simple : l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé élu eurodéputé intègre le PPE dans huit jours au Parlement européen, après avoir reconnu avoir participé à un réseau de fausse facturation, c’est juste impossible. Il faut donc qu’il s’en aille. Jérôme Lavrilleux, qui ne veut pas être le seul à porter le chapeau, menace d’aller devant les tribunaux. Ça va balancer, la maison UMP rue de Vaugirard tremble sur ses bases.

Il faut s’attendre à d’autres révélations ?

Bien évidemment. Le grand déballage a commencé. Nombreux sont ceux qui exigent des précisions sur les activités de l’ANDL, l'Association nationale pour la démocratie locale, spécialisée dans la formation des élus, présidée par la copéiste Michèle Tabarot. A-t-elle servi de pompe à finances ? L’enquête Bygmalion va révéler son lot de surprises. En attendant, le nombre d’adhésions à jour de cotisations est tombé à 125 mille, selon une source interne, le tiers de l’UMP de la grande époque. Un désastre.

Nicolas Sarkozy va revenir dans ce contexte dégradé

Sa décision est attendue cet été, mais est-il vraiment le bienvenu ? Pouvait-il ignorer les fausses factures ? L’un de ses anciens soutiens affirme qu’ils ne sont plus très nombreux au sein du groupe à espérer son retour, lui qui refuse le principe de la primaire pour 2017. "Il doit s’expliquer, dire sa vérité", clame Lionel Tardy, le député sniper de Haute-Savoie, ce matin sur France Info. Nicolas Sarkozy réservera ses commentaires au seul Alain Juppé qu’il doit rencontrer. Oui, l’UMP en danger. En voie de décomposition. Et personne ne sait où cela va s’arrêter.