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Réponse aux intermittents : "On est allés très loin" (Aurélie Filippetti)

Manuel Valls a annoncé jeudi plusieurs mesures pour rassurer pour apaiser les intermittents. Mais pour la CGT Spectacle, ce sont des mesurettes. Le syndicat brandit la menace d'une grève cet été pendant les festivals. Le gouvernement ira-t-il plus loin, fera-t-il un geste supplémentaire ? C'est la question posée à la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, notre invitée.
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, invitée sur France Info © Radio France)

"Les réponses ont été très fortes et j’espère,  je pense qu’elles seront de nature à apaiser les inquiétudes " des intermittents, a déclaré vendredi matin la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti sur France Info. A la question, le gouvernement ira-t-il plus loin pour apaiser le mouvement emmené notamment par la CGT Spectacle, un mouvement qui menace les festivals de l’été, la ministre estime que le gouvernement "est allé très loin ".  

"On va changer de fond en comble les règles qui régissent l’assurance chômage pour les artistes et les techniciens du spectacle. Cela veut dire que l’Etat va assumer la charge financière de ce qui aurait été une mesure  pénalisante pour les intermittents, le différé dans le versement de leur indemnisation chômage. Ce différé aurait dû être étendu à partir du 1er juillet. Hé bien l’Etat va verser de l’argent à l’Unedic  pour compenser la non-application de ce différé pour les intermittents. Donc leur situation sur ce point là ne changera pas ", a-t-elle rappelé.

Inquiétude autour des festivals

"Je souhaite vraiment, on en a besoin, pour tous les artistes qui aiment ce qu’ils font, qui sont attachés à leur  créations, il faut qu’ils puissent jouer (cet été) et leurs inquiétudes ont été entendues ", insiste la ministre.  

 

Et de se défendre de régler le problème dans l’urgence. "Le paritarisme, le dialogue social, c’est fondamental dans les objectifs et les priorités du gouvernement. Donc il fallait respecter ces règles du paritarisme. Mais on a vu que ces règles, en ce qui concerne l’intermittence, parce que c’est un sujet qui est toujours malheureusement traité en quelques sortes à la marge de la grande négociation sur l’assurance chômage qui concerne tous les chômeurs, connaissent un certain nombre de limites. Donc on va changer l’architecture et la gouvernance de ce qui concerne l’indemnisation chômage pour les intermittents ", explique Aurélie Filippetti. 

 

 

Les intermittents ne sont pas des privilégiés

 

Si la CGT Spectacle proteste, la CFDT aussi. Selon cette dernière, le gouvernement rompt l’équité entre les salariés avec le statut, à part, des intermittents. La ministre de la Culture répond et affirme que  "les efforts seront partagés par tout le monde ". La hausse des cotisations s’appliquera d’ailleurs "de manière plus forte pour les entreprises du spectacle et pour les intermittents ",  et il y aura désormais "un plafond de cumul entre les indemnités chômage et les rémunérations et ce plafond sera plus sévère qu’il ne l’était jusque là ". Des mesures d’économie qui "vont permettre de dégager, à minima 70 millions d’économies pour l’Unedic ", a-t-elle souligné. Aurélie Filippetti a également rappelé la précarité des intermittents et leurs revenus, affirmant que le ¾  d'entre eux gagnent "9.000 euros annuels ". Donc "arrêtons de considérer les intermittents comme des privilégiés ", a dit la ministre.

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