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Xavier Niel, patron de Free, veut "créer du sur-mesure pour les entreprises innovantes"

Au lendemain de l'annonce de la création de son école "42", Xavier Niel, patron de Free, est venu expliquer mercredi matin sur France Info, son fonctionnement. Une école pour "pallier le manque d'informaticiens en France". Selon lui, la France regarde trop en arrière, alors que "le concept du XXIe siècle, ce n'est plus d'acheter un diplôme, mais un savoir-faire".
Article rédigé par Jean Leymarie
Radio France
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Pour Xavier Niel, fonder cette école informatique d'un nouveau genre, répond à un manque : "En France, on forme à peu près 5.000 informaticiens par an. Et quand un d'eux, formé à la programmation, arrive sur le marché du travail, il trouve en moyenne 30 propositions d'emplois. Ce manque de personnes nous empêche de développer nos propres activités ". Le fondateur d'Iliad estime que "c'est un métier très technogique, très poussé. C'est sur la base de ce métier qu'on crée des entreprises technologiques innovantes ".

"On a en France l'ascenseur social qui marche le moins bien de l'OCDE"

Qu'est-ce qui différencie cette école "42" des autres formations existantes en France ?  "On a des formations universitaires qui sont de bonne qualité mais ne sont pas assez pointues, estime l'homme d'affaires. Et de l'autre côté, on a des écoles informatiques qui sont payantes, chères. L'idée de base, c'est de se dire qu'on a, en France, l'ascenseur social qui marche le moins bien dans l'OCDE, après la Nouvelle-Zélande.  L'idée, c'est d'aller chercher sur la majorité de population, des talents qu'aujourd'hui on ne va pas chercher ". 

Pour Xavier Niel, la notion de diplôme est d'un autre âge. "Le concept du XXIe siècle, c'est qu'on achète plus un diplôme, on achète un savoir-faire ". Et de citer l'exemple des Gobelins, "le diplôme n'avait pas d'importance ". Ce que souhaite le fondateur d'Iliad, c'est "créer du sur-mesure pour aider les entreprises innovantes à exister et créer ". 

Le principe de l'école "42" ?  Xavier Niel s'est "engagé" à la financer pendant 10 ans. "J'espère , dit-il, qu'au bout de 10 ans, les entreprises qui seront venues chercher des talents vont continuer à la financer ". Pas de buts mercantiles, jure-t-il. Et d'expliquer le recrutement : "Des tests de logique -des jeux- de plusieurs heures sur le site web " qui vont permettre de sélectionner 4.000 jeunes. Ceux-ci vont ensuite être convoqués par groupes de 1.000 pendant un mois pour "faire une piscine ", c'est-dire travailler en immersion, pendant 30 jours, pendant 15 heures par jour. N'en resteront à la fin que 1000. "C'est pas donné à tous d'être un génie ". 

"Plus de 50% des entreprises américaines qui font l'indice boursier ont moins de 30 ans. En France, dans le CAC 40, il n'y en a qu'une"

"La France est la 5e puissance économique. Si on regarde l'économie numérique, on n'est plus que 20e. Si on passait de 20e à 5e, on aurait régler le problème du chômage ". Xavier Niel semble convaincu que son école peut y participer. "On est trop obnubilé pas le fait de vouloir empêcher le chômage, plutôt que d'essayer de créer de l'emploi  [...] Former des jeunes à des métiers qui n'ont pas d'avenir, c'est aberrant, et c'est ce qu'on fait ". 

L'exemple à suivre ? Les Etats-Unis. "L'économie américaine a des tonnes de défauts, mais elle sait générer de nouveaux talents. Si vous prenez les indices boursiers américains, plus de 50% des entreprises qui les composent ont moins de 30 ans. Si vous prenez le CAC40, il y en a une, c'est Gemalto ! "

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