Le billet sciences du week-end. Énergie : l’essor des productions locales
Après les coopératives agricoles, voici les coopératives de l’énergie. Il s'agit de produire sa propre énergie pour soi-même et ses voisins. Énergie décentralisée, autoconsommation, des initiatives citoyennes qui se multiplient.
Malgré l’accord de Paris dont on célèbre ce week-end le cinquième anniversaire, les émissions du secteur de l’énergie restent trop importantes. Dans ce contexte, de nouveaux modes de production citoyens et locaux se développent.
Les énergies fossiles encore majoritaires dans la production d’électricité mondiale
En dépit d’une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre, due au ralentissement des activités humaines pendant la pandémie, le réchauffement climatique persiste et reste malheureusement inéluctable. Par exemple, l’électricité mondiale est encore produite à 65% avec des énergies fossiles. Jeudi 10 décembre, l’Union européenne a finalement trouvé un accord pour réduire ses émissions de 55% à l’horizon 2030. La production énergétique est donc concernée et va devoir se verdir.
Vers une production plus locale de l’énergie ?
Les citoyens sont de plus en plus intéressés par les économies locales. Ce processus, basé sur les circuits courts touche de nombreux domaines comme, par exemple, l’alimentation avec les AMAP. En matière énergétique, la tendance est similaire, à commencer par une meilleure connaissance de l’origine des énergies.
Cette notion de lien entre la production et la consommation s’est perdue. On appuie sur un bouton pour avoir de l’électricité et on ne sait pas toujours d’où ça vient.
Thierry Salomon, fondateur de l'association négaWatt
Pour y voir plus clair, des habitants s’organisent pour produire de l’électricité locale comme le fait la coopérative citoyenne CéléWatt dans le Lot. Composée d’environ 500 sociétaires, elle a installé deux petits parcs solaires, de quoi fournir de l’énergie à ses membres.
CéléWatt, c’est l’idée de faire la démonstration, à notre petite échelle, qu’on peut faire de la décentralisation de l’énergie.
Timothée Hervé, directrice générale bénévole de CéléWatt
Un mouvement citoyen qui s’amplifie
Aujourd’hui, ce genre d’initiatives apparaît aussi en zone urbaine. À Paris par exemple, des citoyens installent des panneaux ou des tuiles solaires sur les toits. Ils stockent l’énergie localement, grâce à des batteries de seconde vie de voitures électriques. À grande échelle, cela permettrait d’effacer en partie les pics de consommation, périodes pendant lesquelles nous achetons à l’étranger de l’électricité pas toujours verte.
Cette nouvelle vision décentralisée de la production énergétique se développe grâce à la contribution d’industriels vertueux comme Enercoop, distributeur d’énergies vertes, ou encore Akuo Energy, producteur d’énergies renouvelables.
Ce mouvement, c’est surtout une véritable envie des citoyens de s’impliquer et de participer à cette fameuse transition énergétique. Nous voyons ces coopératives citoyennes d’un très bon œil. On a ensemble un objectif commun et on ne sera pas de trop pour y arriver.
Éric Scotto, président de Akuo Energy
Ces initiatives citoyennes, si petites soient-elles, participent à la réduction de nos dépenses énergétiques, ne serait-ce qu’en contrôlant mieux les gaspillages. Plus qu’une nouvelle façon de produite, c‘est finalement un choix de société.
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