Le billet sciences du week-end. Nourrir le monde
Jeudi 22 avril 2021, comme tous les ans, on a célébré la journée mondiale de la terre nourricière, un événement annuel décrété par l’Organisation des Nations Unies, qui a pour objectif, entre autres, de sensibiliser la population mondiale à la préservation de la terre.
La question qui revient fréquemment aujourd'hui, c'est : sommes-nous capables de nourrir l’ensemble de la population aujourd’hui, et surtout demain ?
En 2050, nous aurons 2 milliards et demi de bouches en plus à nourrir. Dans le même temps, l’érosion des sols, l’urbanisation et le changement climatique pourraient réduire les surfaces disponibles pour l’agriculture de 400 millions d’hectares, soit 7 fois la surface de la France. Et d’après Christian Valentin, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, la part issue de la déforestation n’est malheureusement pas destinée à l’alimentation.
L’agro-écologie, montre qu’on peut produire aussi bien, sinon mieux, en respectant l’environnement. Il faut changer de méthode, et revenir aux fondamentaux en respectant l’environnement, c'est-à-dire, se passer de pesticides.
Alain Rival, directeur régional du centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
Avec l’exode rural persistant, on parle de plus en plus d’agriculture urbaine. Selon les Nations Unies, plus de 700 millions de citadins pratiquent déjà ce type d’agriculture.
À Singapour, par exemple, on produit des légumes sans pesticides et sans transport, dans des fermes verticales. Mais cela doit être relativisé.
Les cultures à la lumière artificielle sont très énergivores et on n’imagine pas de produire en ville de grandes quantités de céréales.
Christian Valentin, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement
Il faudrait, avant tout, nous réconcilier avec la nature pour, entre autres, protéger les insectes pollinisateurs, auxquels nous devons 75% de nos fruits et légumes.
Antonio Gutterres, secrétaire général de l'ONU
Cette déclaration est confirmée par les scientifiques comme Christian Valentin, qui affirme qu’il faut trouver des compromis. Ceux-ci restent à définir entre les exigences environnementales (climat, sols, eaux, biodiversité) et les besoins alimentaires. Les prémices de cette transition agricole s’appuient sur des innovations agroécologiques, technologiques et numériques.
Par ailleurs on voit fleurir, de plus en plus, des écoquartiers et des cultures urbaines. Et si un mètre carré de jardin peut fournir 20 kg de nourriture par an, il apporte aussi de la convivialité et de la pédagogie. Et ça, ça n’a pas de prix !
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