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Une nouvelle catégorie pour les cyclones ?

Et s’il fallait une nouvelle catégorie pour les cyclones, une catégorie 6 : les climatologues se posent la questionLes prévisions montrent que les cyclones de catégorie 3 et plus devraient doubler d’ici 2050. 

Article rédigé par franceinfo - Mathilde Fontez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Intensification et re-création numérique d'une image fournie par la NASA d'une vue satellite de l'ouragan Dorian en 2019. (Illustration) (ROBERTO MACHADO NOA / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

On commence à connaître le bilan du cyclone Ian : au moins 107 morts, et 50 milliards de dollars de dégâts. C’est le plus gros ouragan à avoir frappé la Floride depuis 60 ans. Les précisions de Mathilde Fontez, rédactrice en chef du magazine scientifique Espiloon.

franceinfo : Ces cyclones extrêmes amènent les climatologues à envisager de modifier l’échelle de dangerosité de ces phénomènes, Ian était classé dans la catégorie 4. Et il pourrait y avoir une catégorie 6 ? 

Mathilde Fontez :
Oui, il y a l’exemple de Ian. Mais surtout de l’ouragan Patricia qui a frappé l’Amérique centrale en 2015, avec des vents à 350 km/h – c’est le plus intense jamais observé. Et Dorian, en 2019, qui lui aussi était particulièrement violent. C’est un peu comme les records de température : les records de puissance de cyclones s’accumulent ces dernières années. Et la cause est la même : le réchauffement climatique.  

Les climatologues, dans les rapports du GIEC notamment, prévoyaient que ces événements extrêmes allaient devenir plus fréquents, et intenses ? 

Oui. Pour les cyclones ça s’explique facilement : la hausse de la température de l’océan augmente l’énergie disponible pour les déclencher et les alimenter. Une étude parue au printemps dernier montre que la fréquence des cyclones de catégorie 3 et plus, devrait doubler d’ici à 2050. La vitesse des vents pourrait progresser de plus de 20% par endroit. D’où la question : celle de créer une nouvelle catégorie de cyclones.  

Aujourd’hui, il existe 5 catégories, en fonction de la vitesse du vent dans les cyclones…

C’est ça : c’est une échelle qui a été élaborée en 1969, pour évaluer les effets des cyclones sur les populations humaines, pour déclencher en particulier les stratégies d’évacuation. Mais en effet, elle ne tient pas compte de cette augmentation de la fréquence et de l’intensité des cyclones. En fait, les climatologues ne pensaient pas que ça irait si vite. Rien que cet été, tous les événements extrêmes ont surpris par leur ampleur : la canicule en Angleterre, la mousson au Pakistan…  

Les modèles n’avaient pas prévu ça ?

Pas à ce point, pour la plupart d’entre eux. On s’aperçoit que les modèles climatiques ne sont pas forcément bien adaptés aux événements extrêmes. C’est une question de résolution, ces phénomènes sont petits. Et aussi de complexité physique : ils sont contrôlés par des effets qui sont difficiles à modéliser, comme le couplage entre le sol et l’atmosphère, par exemple.

Des travaux sont en cours pour les améliorer. Et pour les cyclones, pour prendre en compte d’autres paramètres que la vitesse du vent. Parce qu’on sait que c’est surtout l’eau qui tue : les pluies, les inondations. Une nouvelle échelle de risque pourrait prendre ça en compte.    

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