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Agriculture : les vers de terre sont de véritables moteurs de la production alimentaire mondiale

Les vers de terre stimulent la productivité des plantes. Leur contribution est mise en avant par des scientifiques de l'université de l'État du Colorado concernant les cultures de riz, blé, maïs, orge, soja, pois chiches ou lentilles.
Article rédigé par franceinfo
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Les lombrics contribuent à plus de 6% du rendement céréalier, et à plus de 2% de toutes les légumineuses produites dans le monde, selon une étude parue dans la revue "Nature". (PHILIPPE VACHER / MAXPPP)

Ils sont tous petits et souvent invisibles et pourtant les vers de terre jouent un rôle non négligeable dans l'amélioration de rendements agricoles. C’est que confirme une étude parue fin septembre dans la revue Nature. C’est la première fois qu'on arrive à quantifier le rôle des vers de terre dans la production agricole.

Les chiffres sont impressionnants. Malgré leur physique rudimentaire, et leur présence discrète, les lombrics contribuent à plus de 6% du rendement céréalier, et à plus de 2% de toutes les légumineuses produites dans le monde. Autrement dit, sans eux nous aurions 140 millions de tonnes de nourriture, en moins dans nos champs et nos assiettes chaque année, ont calculé des scientifiques de l'université de l'État du Colorado. Il s'agit des cultures de riz, blé, maïs, orge, soja, pois chiches ou lentilles.

Les vers de terre stimulent la productivité des plantes de plusieurs façons. En creusant des trous dans la terre, ils permettent une meilleure diffusion de l’eau de pluie. Les vers de terre avalent également des débris organiques et fournissent en les digérant des éléments nutritifs aux plantes. Ils aideraient même à la production d'hormones qui facilitent la croissance des plantes. Au-delà des céréales, d’autres  études ont montré que les vers de terre peuvent augmenter la productivité globale des végétaux d’environ 25%, ce qui est également important pour nous oxygéner et capter le carbone.

Les lombrics sont menacés

Il y a quatre ans, des chercheurs allemands ont réussi à dresser un atlas de la présence des vers de terre dans le monde. Leur travail a montré qu’ils sont moins nombreux dans les zones tropicales, cela s’accentue avec le réchauffement climatique, et qu’ils sont aussi menacés dans les zones d’agriculture intensive. Or, "si nous gérons les sols de manière plus durable , écrivent ces chercheurs du Colorado, avec moins de labours, moins de pesticides, mais davantage de compost, de fumier ou résidus de culture, il est possible d’utiliser la présence de ces vers de terre pour améliorer la productivité agricole." Leur étude montre d’ailleurs, que lorsque l’apport d’engrais chimique est plus faible, comme en Afrique subsaharienne ou en Amérique latine, les vers de terre augmentent même, non pas de 6%, mais de 8% ou 10%, la production de céréales.

Ces pratiques plus durables conforteront aussi la présence d’autres micro-organismes sous nos pieds, insistent les auteurs. Ce qui est essentiel, disent-ils, car "les sols contiennent près de la moitié de toute la biodiversité sur la planète".

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