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Alpes : avec le réchauffement climatique, les éboulements rocheux se multiplient en montagne

Plusieurs éboulements sont survenus dernièrement dans le massif alpin. Le dernier, dimanche, dans le secteur de Saint-André en Savoie, a engendré de nombreuses perturbations dans les transports. Les parois rocheuses sont fragilisées.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un éboulement rocheux dans le massif du Mont Granier en Savoie, le 2 août 2023. (photo d'illustration) (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Apres les fortes chaleurs, plusieurs éboulements rocheux ont eu lieu en haute montagne dans les Alpes. Le dernier, survenu dimanche 27 août dans l’après-midi sur la commune de Saint-André en Savoie, a entraîné la coupure de la circulation sur l’A43, ainsi que l’arrêt du trafic SNCF entre la France et l'Italie. La haute montagne est-elle en train de devenir de plus en plus dangereuse ?
 

Les images de dimanche sont impressionnantes et témoignent de ce nouveau danger. Quelque 700 mètres cubes de rochers qui se détachent de la montagne juste au-dessus de l’autoroute, ou l’on voit passer deux véhicules, quelques secondes avant qu’un énorme nuage de poussière n’envahisse la zone.  

La fonte du permafrost

Avant cela, mercredi 23 août, 10 000 mètres cubes de roches se sont déjà détachés de la montagne, sur la face nord de l'Aiguille du Midi. C’est comme si 1000 camions-bennes avaient déversé leur chargement de gravats en même temps à 3500 mètres d’altitude. Ces deux phénomènes n'ont pas fait de victime mais il y a quelques jours, un alpiniste est mort suite à des chutes de pierre dans le couloir du Goûter qui mène au Mont Blanc. La raison de ces éboulements est à chercher du côté du permafrost. Sous l'effet du réchauffement climatique, cette glace qui restait auparavant gelée toute l'année, fond l'été, et ne joue plus son rôle de ciment. Cela fragilise les parois rocheuses.
 

L’étude des photos du massif du Mont Blanc depuis plus d'un siècle, le prouve selon Ludovic Ravanel, géomorphologue, et directeur de recherche CNRS. Ces effondrements se multiplient depuis 30 ans, alors qu’ils étaient presque inexistants avant 1990.  

Plusieurs centaines d’éboulements en 2022

Il est trop tôt pour faire le bilan de cet été, car la période à risque n’est pas terminée. Mais l’année dernière, les spécialistes ont comptabilisé près de 250 écroulements importants dans les Alpes françaises. Les spécialistes de la haute montagne sont en train d'apprendre  à les anticiper, car il peut y avoir des grincements avant-coureurs de la roche, ou de l’eau qui coule des fissures. 

Heureusement, jusqu’à maintenant le nombre de victimes d'éboulement reste à peu près stable. Si on se projette un peu plus loin, en 2050, le sommet du Mont Blanc restera blanc, il y aura encore de la neige a 4000 mètres, mais la haute montagne sera plus grise, plus rocailleuse et les éboulements rocheux encore plus nombreux. Cela risque de changer totalement la saisonnalité de l'alpinisme, car la haute montagne sera beaucoup moins dangereuse au printemps ou à l'automne, que durant l’été. 

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