Au fond de l'Atlantique, des sources hydrothermales presque éteintes abritent encore la vie
Des chercheurs de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) ont exploré la dorsale océanique, à hauteur du Cap vert et sont descendus trois kilomètres sous la surface. Le site, à la limite de deux plaques terrestres, est connu depuis 40 ans : c'est une chaîne de montagnes sous-marine présentant un paysage lunaire, sans vie apparente. Mais, par endroit, tous les 60 ou 100 kilomètres, le long de la dorsale, il y a des oasis de vie incroyables avec la présence de crevettes, de moules ou d’éponges... Des espèces qui n’existent pas à cette profondeur normalement.
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Ce sont les sources d’eau chaudes, dues à l'activité magmatique, qui permettent cette vie : ces sources hydrothermales font remonter la température environnante. Le phénomène était déjà connu, mais ce qu’ont découvert cette fois ci les scientifiques, c’est que même quand elles sont a priori éteintes, les sources hydrothermales abritent de la vie. À ces endroits, il n'y a plus de crevette ou de coquillage, mais il reste des flux d’eau chaude, très discrets, explique Ewan Pelleter qui a codirigé cette mission. Et tout autour, des colonies bactériennes et ça, c’est une découverte majeure.
Des sites qui font l'objet de convoitises
Ces bactéries, qui vivent à 3 000 mètres de fond sont aussi importantes car elles jouent un rôle important dans le maintien du cycle du carbone. Elles possèdent aussi sans doute des capacités de survie uniques qui intéressent les chercheurs : elles contiennent peut-être les molécules qui inspireront les médicaments du futur. Or ces sites hydrothermaux font l'objet de convoitises économiques, car ils renferment des gisements de fer de zinc ou de cuivre.
Alors, si finalement, les sites que l’on pensait éteints et sans vie, abritent des micro organismes, la question de la pertinence de l'exploitation minière se pose. Il ne faudrait pas jouer aux apprentis sorciers, alertent les chercheurs de l'Ifremer, il est urgent de mieux connaître ces sites sous-marins pour ne pas risquer d'endommager des ressources écologiques essentielles.
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