Biodiversité : à la Réunion, plus de 40% des plantes sont en danger d’extinction

Cette île a longtemps été considérée comme un sanctuaire, mais les plantes sont de plus en plus menacées. Ce chiffre en augmentation montre l'ampleur du problème alors qu'Élisabeth Borne présente lundi la stratégie de la France en matière de protection de la biodiversité.
Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'ile de la Réunion, le 21 novembre 2021. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Élisabeth Borne présente, lundi 27 novembre, la stratégie nationale biodiversité. Il s'agit du programme détaillé des actions que la France veut mettre en place ou poursuivre jusqu’en 2030, pour protéger la biodiversité, limiter la disparition des espèces, sur terre et en mer. La biodiversité française est mal en point, comme le montre encore une étude qui vient d’être publiée sur la flore de l’île de la Réunion. 


 
Cette étude du Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), publiée le 21 novembre, montre que sur près de 1000 espèces de plantes répertoriées à la Réunion, 41% sont aujourd’hui menacées. C’était 30% lors du précédent bilan il a 13 ans. On a désormais 395 espèces réunionnaises qui sont placées sur la liste rouge des espèces menacées à divers degrés.  

Les auteurs qui travaillent notamment pour le Conservatoire botanique national de la Réunion soulignent que la situation est d’autant plus inquiétante que l’île abrite plusieurs centaines de plantes qui n’existent nulle part ailleurs. Et certaines ont déjà disparues totalement, comme l’Angrec Palmiforme, une plante de la famille des orchidées. 

Les causes de la dégradation de la situation 

Malgré les actions de préservation et de prévention, c’est toujours le même cocktail qui est à l’œuvre à commencer par la pression des espèces exotiques envahissantes qui font concurrence aux locales, la destruction des habitats par l’agriculture, la déforestation, l’urbanisation. Il y aussi la surexploitation des espèces et la disparition des pollinisateurs, le tout emballé par le dérèglement climatique. On peut d’ailleurs le rappeler : lutter pour le climat et pour la biodiversité sont indissociables.
 
Nos forêts, par exemple, captent une partie du CO2 de l’atmosphère, c’est ce qu’on appelle des puits de carbone sur lesquels on compte pour réussir à maintenir le climat dans une fourchette supportable, mais ces puits fatiguent, c’est le cas en France, du fait de leur surexploitation, et du climat déjà changeant qui peut favoriser le développement de maladies ou de nuisibles. Autre exemple, certaines zones humides, aujourd’hui en danger, sont d’efficaces systèmes de protection contre les inondations, qui pourraient s'aggraver à l'avenir. Il ne peut y avoir de lutte globale contre le dérèglement climatique sans lutte pour préserver la biodiversité, et vice versa. Des objectifs communs que le Giec et l’Ipbes, son équivalent pour la biodiversité, avaient écrit noir sur blanc dans un rapport de 2021. 

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