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Cancer du col de l'utérus : la vaccination contre le papillomavirus progresse lentement en France

Ce vaccin est le seul moyen d'éviter certains cancers. Pourtant, de nombreux parents hésitent encore à faire vacciner leurs enfants, selon un sondage de la Ligue contre le cancer. 

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le gardasil est l'un des vaccins contre le papillomavirus.  (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

La vaccination contre les papillomavirus patine. En 2020, un tiers des adolescentes étaient totalement vaccinées. Chez les garçons, la vaccination démarre à peine. Or, ce vaccin est le seul qui permet d'éviter des cancers qui font chaque année près de 3 000 morts. Au cours de leur vie, huit jeunes sur dix seront exposés au papillomavirus, les filles comme les garçons. Le plus souvent cette infection sexuellement transmissible ne provoque pas de symptômes et n'a pas d'impact sur la santé. Mais elle peut déclencher un cancer du col de l'utérus, de l'anus, du vagin, de la vulve, de la zone ORL ou du pénis.

Ce vaccin contre les papillomavirus existe depuis 15 ans. Il était d'abord destiné uniquement aux adolescentes entre 11 à 14 ans, avant les premiers rapports sexuels. Depuis il existe un vaccin "de rattrapage" jusqu'à 19 ans. Chez les jeunes filles, la vaccination progresse mais lentement : 45% des filles de 16 ans avaient fait leur première dose en 2021, seulement 5% de plus qu'en 2020. Depuis l'an dernier, le vaccin est aussi recommandé pour les garçons. D'après les chiffres publiés par Santé Publique France, seulement 6% des adolescents de 15 ans étaient vaccinés fin 2021.

Vaccin efficace à 86%

La Ligue contre le cancer a analysé les résultats du sondage qu'elle a commandé à Opinion Way : 31% des parents ne sont pas convaincus de l'intérêt de la vaccination pour les filles, et ces chiffres montent à 35% concernant les garçons. Ces résultats sont "alarmants" pour le Président de la Ligue contre le cancer. Daniel Nizri réclame d'urgence une mobilisation des pouvoirs publics pour renforcer la prévention. "Les vaccins contre les papillomavirus, dit-il, font partie des moyens efficaces et sûrs pour éradiquer cette infection et les cancers qu'elle génère."

D'après ce sondage, près de la moitié des parents opposés à la vaccination estiment qu'on manque de recul sur ce vaccin contre les papillomavirus. 41% d'entre eux ont peur d'effets secondaires et plus d'un tiers des parents évoquent le manque de preuve sur l'efficacité du vaccin pour expliquer leur défiance. Or, les études montrent que ce vaccin est efficace à plus de 86% et qu'il ne provoque pas de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaque. L'agence nationale de sécurité du médicament relève un risque infime de déclencher un syndrome de Guillain-Barré, un à deux cas pour 100 000 jeunes filles vaccinées. Et, pour l'instant, c'est la seule étude qui relève ce risque.

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