Carnet rose exceptionnel : des bébés tortues caouannes sont nés à Saint-Cyprien

Une quinzaine de nouveau-nés de cette espèce menacée viennent de pointer le nez hors du sable sur cette plage des Pyrénées-Orientales.
Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un bébé tortue caouanne se libérant de son œuf (photo d'illustration). (VW PICS / UNIVERSAL IMAGES GROUP EDITORIAL / VIA GETTY)

Les premières petites têtes, noires ont émergé du sable mardi et depuis d’autres ont suivi… Une quinzaine de tortillons, c’est le nom du bébé tortue de mer, ont ainsi pris la direction de l’eau jeudi 19 septembre, sans doute quelques autres les ont suivi ces dernières heures. Le tout, sous les yeux et la surveillance des spécialistes et des bénévoles qui attendaient cela depuis des semaines, depuis fin juillet en fait, quand la maman tortue avait été repérée sur cette plage où elle était venue pondre.

C’est une première dans ce département des Pyrénées-Orientales. Depuis le nid avait été protégé, avec notamment un grillage posé tout autour, pour laisser une chance à ces bébés de naître et de devenir à l’âge adulte des reptiles pouvant mesurer un mètre en moyenne pour une grosse centaine de kilos. Le record, est apparemment jusqu’ici 500 kilos.

La tortue caouanne est encore assez répandue sur le globe, plutôt dans les mers chaudes et tropicales l’hiver et dans des eaux plus tempérées en été. Mais, comme beaucoup d’espèces marines, elle subit la pression que nos activités font peser sur elle, avec notamment les prises accidentelles dans les filets de pêche. Elle est aussi consommée dans certaines régions du globe. Et puis elle est victime de nos pollutions, notamment celle des plastiques et microplastiques que l’on déverse à la pelle dans les mers et qui se retrouvent dans les estomacs de ces animaux, quand ils ne s’étouffent pas avec.

De plus en plus présente sur nos côtes méditerranéennes

Du coup, aujourd’hui, la tortue caouanne est classée comme vulnérable sur les listes de l’Union internationale pour la conservation de la Nature (UICN), qui est la vigie du monde sauvage et a récemment appelé justement à renforcer la protection des zones de nidification de ces tortues en Méditerranée. Un appel d’autant plus nécessaire qu’on retrouve de plus en plus de tortues caouannes sur nos côtes méditerranéennes sans qu’on sache très bien si c’est dû au dérèglement climatique, qui modifie la température de la Méditerranée ou les courants internes de cette mer fermée. Est-ce dû au déplacement ou diminution de leur nourriture dans leurs zones habituelles d’alimentation faite de mollusques ou poissons ?

Toujours est-il qu’on en croise de plus en plus en métropole et en Corse. L’an dernier, un record de 14 nids a ainsi été enregistré sur nos plages du sud. Quelques spécimens ont aussi été repérés ou sauvés plus au nord, sur la façade Atlantique et même sur une plage de la Manche.

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