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Comment expliquer la multiplication des dauphins échoués sur la côte Atlantique ?

Les échouages de dauphins et de marsouins se sont multipliés ces dernières années. La plupart se sont pris dans des filets de pêche.
Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un dauphin échoué sur une plage de La Guérinière sur l'Île de Noirmoutier (Vendée), le 15 janvier 2023. (MAYLIS ROLLAND / HANS LUCAS via AFP)

Comment stopper ce drame ? Rien que cette année, depuis mi-décembre, au moins 910 dauphins se sont échoués sur les plages du littoral Atlantique selon l'observatoire Pelagis, associant le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l'Université de La Rochelle. Une grande majorité de ces dauphins présentaient des traces de capture accidentelle par des engins de pêche. Autrement dit : ils se sont pris dans les filets et se sont blessés ou noyés.

Le Conseil d'État avait été saisi par trois associations environnementales, sur cette question. Sa décision du lundi 20 mars établit qu’effectivement depuis 2018 le nombre de décès de dauphins et marsouins par capture accidentelle dans le golfe de Gascogne dépasse chaque année la limite maximale permettant la conservation de ces espèces.

>> Dauphins échoués sur la côte Atlantique : le Conseil d'Etat ordonne au gouvernement de fermer des zones de pêche

Mais de nombreuses questions restent en suspens. Une trentaine de scientifiques de l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) et de l’observatoire Pelagis ont ainsi entamé des recherches pour mieux comprendre l’augmentation croissante de ces captures accidentelles depuis plusieurs années.

Plusieurs hypothèses étudiées

La principale hypothèse est qu’avec des bancs de poissons plus petits et plus mobiles, les cétacés viennent se nourrir plus près des côtes, là où concentrent aussi les bateaux de pêche, explique Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe à l’Ifremer.

Les chercheurs étudient actuellement, à l’aide d’un drone sous-marin, les déplacements de dauphins et de poissons pour voir s’il est possible de prendre des mesures spécifiques dans les zones les plus sensibles. Leur travail de recherche va s'étaler jusqu’en 2025.

Le Conseil d’État demande également de maintenir les dispositifs de dissuasion acoustique. Les balises acoustiques, qui équipent déjà certains bateaux et qui émettent des signaux sonores pour éloigner les dauphins, sont donc maintenues. Mais à ce stade, ces dispositifs ne permettent pas de réduire suffisamment les captures accidentelles. Ils ne rendent les filets et les bateaux perceptibles pour les dauphins qu'à quelques mètres de distance seulement. D’où la nécessité d’aller plus loin et de protéger certains espaces maritimes. 

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