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Conquête spatiale : le robot mobile indien confirme la présence de soufre près du pôle sud de la Lune

Baptisé Pragyan, sagesse en sanskrit, ce robot mobile doit transmettre des images et des données scientifiques pendant les deux semaines de sa mission sur la Lune.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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Le rover Chandrayaan-3 manœuvre depuis l'atterrisseur lunaire jusqu'à la surface de la Lune. Capture d'écran publiée par l'Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO) le 25 août 2023 (- / ISRO)

Le robot indien à six roues qui s’est posé avec succès sur la lune, mercredi 23 août, commence, une semaine plus tard, à transmettre ses premières observations. Il confirme la présence de soufre près du pôle Sud. Cette rapidité de transmission est une prouesse technique.

>> Quels sont les enjeux pour la mission indienne Chandrayaan-3, qui vient de se poser sur la Lune

Si l'on a déjà quelques informations sur la composition du sol lunaire, c'est parce que ce robot est équipé d’un appareil pouvant déterminer la composition des matériaux en les exposant à des impulsions laser intenses. C’est ainsi que la présence de soufre, mais aussi  d’aluminium, de calcium, de fer, de chrome, de titane a été confirmée sur cette face sud de la lune.

Des métaux rares sur la Lune ?

La composition du sol nous permet d’abord de retracer l’histoire de la lune et du système solaire. La présence de soufre, par exemple, peut être un indice d’une activité volcanique passée. Par ailleurs, ce pôle sud est particulièrement attractif, pour établir, peut-être dans le futur, des missions lunaires habitées, en raison de présence de glace d'eau. Le fait d’avoir sous les pieds, une grande variété de minéraux permet d’anticiper ce qui sera utilisable sur place pour s'y installer et y vivre. Enfin les métaux rares sur terre suscitent beaucoup de convoitises, et certains espèrent en trouver de nouveaux filons sur la lune.

 
L'Inde a donc rejoint le club très fermé des pays, ayant réussi à procéder à un alunissage. Depuis la création de son agence spatiale en 1969, l’Inde a fait la démonstration de l’expertise de ses équipes. En 2014, ce pays est déjà devenu la première nation asiatique, à placer un engin en orbite autour de Mars. Et puis l’originalité de l'Inde, explique Isabelle Sourbes Verger chercheuse au CNRS, c’est aussi que ce pays explore l’espace différemment. L’inde mise sur des missions ciblées mais utiles sur le "low cost" plutôt que sur de gros projets coûteux. C’est la fameuse “innovation frugale”. L’Inde a ainsi d’abord investi dans des satellites de cartographie, de météorologie, de communication. La mission lunaire qui est en cours a par exemple coûté moins cher que la production du film Gravity, qui met en scène des naufrages dans l’espace. Pour la suite, l'Inde envisage de lancer une mission habitée autour de la terre d’ici l’année prochaine. Et dès samedi 2 septembre, elle enverra un satellite d'étude en direction du Soleil.

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