COP28 : des signaux positifs mais le plus dur reste à venir
L’urgence est telle que certains hésitent à se réjouir mais l’impulsion de départ de la COP28 à Dubaï est plutôt positive avec d’emblée, plusieurs pays qui ont sorti le chéquier pour contribuer au tout nouveau fonds "pertes et dommages" qui va aider les pays vulnérables victimes de catastrophes climatiques. 700 millions de dollars ont déjà été promis pour ce fonds.
Par ailleurs, il y a eu plusieurs engagements volontaires de réduction des émissions de carbone avec notamment près de 120 pays qui visent le triplement des capacités en énergies renouvelables d’ici 2030. Il n’est pas sûr cependant que cet objectif soit inscrit dans le texte final, or cela donnerait un vrai signal politique. Et le plus dur reste à venir.
Ambition : un calendrier de sortie des énergies fossiles
Car un sujet ultrasensible est abordé cette semaine, celui de la place du pétrole, du gaz et du charbon dans nos consommations énergétiques des prochaines années. Ces énergies fossiles sont à l’origine de 86% des émissions de gaz à effet de serre et sont les principales responsables du réchauffement climatique. La question est de savoir si un calendrier de sortie de ces énergies fossiles peut être adopté à la fin de cette COP. Cela suppose que les milliers de négociateurs des presque 200 pays participants au sommet arrivent à se mettre d’accord.
Or la tâche risque d'être ardue car au-delà des intérêts divergents des pays du Nord et du Sud, des pétroliers et des autres, il existe tout une palette de positions diplomatiques et sémantiques : il y a le camp des ceux qui défendent le "phase out", la sortie des fossiles contre celui des "phases down" qui réclament une simple réduction d'utilisation. Il y a les défenseurs des combustibles fossiles "abated", c’est-à-dire rendus un peu moins sales grâce à des techniques de capture du carbone à la sortie des cheminées et il y a les détracteurs de cette technique de captage qui reste coûteuse et peu mature. Certaines ONG expriment leur crainte que ces points de vocabulaire ne deviennent juste qu'un prétexte pour se dédouaner de réduire trop sévèrement la consommation de pétrole.
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