Crise climatique : réinjecter de l'oxygène dans la mer Baltique pour régénérer les régions sous-marines "mortes"

C'est le projet de Lhyfe. Cette start-up française espère lancer l'installation de premiers sites pilotes en 2026 en Suède. Cette réoxygénation peut, estime-t-elle, avoir un impact positif sur la flore.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le projet de la start-up française consiste à libérer l'oxygène dans la mer pour lui redonner un peu d'air, photo d'illustration. (SIGRID OLSSON  / MAXPPP)

Le projet semble un peu fou, mais il est très sérieux. La start-up française Lhyfe a présenté dans le détail, lundi 18 novembre, son projet pour lutter contre la désoxygénation de la mer Baltique, en Europe du Nord. Une mer entourée de terre qui étouffe. De larges zones manquent cruellement d'oxygène à cause du réchauffement climatique. Plus l'eau chauffe, moins l'oxygène se dissout dans la mer. En plus, il est consommé par les algues vertes qui prolifèrent le long des côtes à cause des rejets d'engrais. Par endroits, il reste donc très peu, voire pas du tout, d'oxygène, les scientifiques ont recensé des régions sous-marines "mortes". Pas de poissons, pas de flore, et le phénomène ne cesse de s'amplifier.

Pour résoudre le problème, Lhyfe, en collaboration avec une entreprise finlandaise et l'université de Stockholm, veut réinjecter de l'oxygène dans l'eau. Pour cela, l'entreprise basée à Nantes, est partie de sa spécialité : la production d'hydrogène, une source d'énergie en plein essor, avec de futures plateformes en mer. L'idée est de profiter de ces sites de production.

Un soutien des Nations unies

Pour faire de l'hydrogène, il suffit de séparer une molécule d'eau en deux, c'est une réaction chimique bien connue, puis vous obtenez d'un côté de l'hydrogène et de l'autre de l'oxygène. Le projet consiste ensuite à le libérer dans la mer pour lui redonner un peu d'air. Le tout alimenté par l'énergie éolienne, elle-même produite sur des plateformes en mer.

Lhyfe espère lancer l'installation de premiers sites pilotes en 2026 en Suède, leur nombre dépendra des financements obtenus, puis commencer la réoxygénation localisée de zones en asphyxie pendant trois ans au moins pour mesurer précisément les bénéfices pour la biodiversité. À un horizon plus lointain, l'ambition sera ensuite de passer à une autre échelle pour redonner vie à de larges régions de la mer Baltique, en réinjectant chaque jour des milliers de tonnes d'oxygène. Le projet a reçu le soutien des Nations unies, la méthode de réoxygénation a aussi déjà fait ses preuves, à une plus petite échelle, dans des lacs aux États-Unis.

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