Les gorilles votent par grognements pour décider en commun de leurs déplacements

Alors que la démocratie fait l'objet de défiance dans certains pays du monde, des chercheurs ont récemment découvert que le vote était utilisé au quotidien par les gorilles en République centrafricaine.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Sur cette photographie prise le 14 avril 2019, un gorille sauvage se nourrit de fruits dans la forêt équatoriale de Bayanga, qui fait partie de la réserve de Dzanga Sangha, dernier refuge des éléphants de forêt et des gorilles centrafricains, dans le sud-ouest de la République centrafricaine. (FLORENT VERGNES / AFP)

Si le groupe est généralement conduit par un unique mâle adulte dominant, les gorilles sembleraient recourir à un système de décision démocratique. C'est en effet ce que viennent d'établir des chercheurs de l’université de Neuchâtel et du Muséum d’histoire naturelle de Paris, suite à des observations de gorilles en République centrafricaine, dans une nouvelle étude publiée mercredi 23 d'octobre 2024.

Un mode de prise de décision qui concerne avant tout les déplacements en forêt, pour savoir quand et où se déplacer, principalement pour trouver de la nourriture et éviter les combats avec d'autres gorilles.

Un mode de scrutin pour le moins original

Le mode de scrutin, loin de faire appel aux bulletins secrets, consiste en de petits grognements très doux, à peine audibles. Une démocratie apaisée donc, qui fonctionne par un système de quorum, ont observé ces chercheurs. La décision de partir étant validée à partir d'un certain nombre de petits grognements, qui peuvent très légitimement s'exprimer en désaccord avec le chef.

Le choix de la direction à prendre nécessite également ce mode de décision collégiale. Cette fois-ci, ce sont les gorilles les plus expérimentés qui se concertent, comme cela peut se passer chez les dauphins, les suricates, ou encore les éléphants. La différence avec ces autres espèces animales, c'est ce système de quorum, qui n'est a priori pratiqué que par les gorilles, et les humains.

Ce système démocratique relève d'une question de survie pour la primatologue Shelly Masi, qui a participé à cette étude, d'où l'importance d'une cohésion qui respecte les avis de chacun. Si le choix de la direction à prendre est également collégial, c'est parce qu'évidemment s’appuyer sur les connaissances spatiales et botaniques de plusieurs gorilles permet au groupe d'augmenter les chances de trouver des arbres fruitiers et donc de se nourrir. C'est l'apanage d'un bon leader, d'avoir compris, malgré son statut dominant, qu'écouter ses troupes permet le bien de tous. 

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