Des chercheurs en quête de "super poules", plus résistantes à la chaleur et aux virus et adaptées à l'élevage en plein air
La question de la sélection des meilleures poules pondeuses n'est pas nouvelle mais avec les changements climatiques et l’évolution des modes d'élevages, les volatiles doivent s’adapter. Des chercheurs sont arrivés à sélectionner celles qui résistent le mieux aux virus et aux variations de température.
Trouver des poules qui résistent aux variations de températures et qui s'épanouissent en plein air avec des camarades de jeu susceptibles de leur transmettre des maladies est le nouveau défi lancé aux chercheurs. Car bientôt, il n’y aura plus de poules en cage, c'est un objectif de l'Union européenne d'ici à 2027. À l'avenir, on donnera aussi moins de médicaments aux animaux.
Des chercheurs de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAe) ont donc sélectionné les poules les plus résistantes et celles qui récupèrent le mieux après une infection. Ils ont étudié la ponte de 77 000 poules, en observant le nombre d'œufs pondus avec des indicateurs très précis sur l'état de l'animal. Avec leurs collègues de l'université de Wageningen (Pays-Bas) et de l'entreprise de sélection belge Hendrix Genetics, ils ont suivi pendant plus de six mois deux lignées de poules destinées à faire d’autres poules et une lignée issue de leur croisement, qui produit des œufs pour le commerce.
Avoir des œufs tout en transformant les élevages
Les chercheurs ont mis au point une sorte d'échelle en partant de la poule la plus sensible aux perturbations, la moins rapide à se remettre d'une infection à celle qui performait le mieux sur ces deux critères. Et en analysant ces "supers poules", ils ont établi que 10% de leurs pouvoirs sont d'origine génétique, elles peuvent en hériter.
L'homme peut donc les "fabriquer" en croisant les bonnes poules. C'est le constat de Nicolas Bédère, le généticien qui a mené cette étude pour l’INRAe : "Si les animaux sont programmés pour être plus résistants et récupérer plus vite après une infection, on a besoin de moins d’énergie, et ça donne moins de travail à l’éleveur. Par exemple en cas de grippe aviaire, il n’a pas besoin de confiner ses poules. Même chose en cas de canicule, c'est le point faible des poules, elles ne supportent pas la chaleur. En sélectionnant des poules adaptées l’éleveur n’aura pas besoin d'installer des brumisateurs". Avec cette méthode de sélection on gagne donc sur tous les tableaux, on obtient plus d’œufs en dépensant moins d'énergie.
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