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Egypte : la découverte d'une soixantaine de sarcophages parfaitement conservés tombe à pic pour le futur musée égyptien

La soixantaine de sarcophages avait été ensevelie il y a 2 500 ans dans ce puits de la nécropole de Saqqara, là où l'on enterrait les morts de la capitale de l'Égypte ancienne. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une soixantaine de sarcophages comme celui-ci ont été trouvés dans la nécropole de Saqqara. (KHALED DESOUKI / AFP)

Début octobre, les égyptologue ont communiqué sur la découverte d'une soixantaine de sarcophages en parfait état de conservation. Ils ont été remontés d’un puits funéraire près du Caire. Une bonne nouvelle pour le gouvernement égyptien qui espère ouvrir bientôt le Grand Egyptian Museum (GEM), au Caire.

Leurs couleurs sont vives : du vert, du rouge, du marron. Le bois, lui, est clair et orné de nombreux hiéroglyphes. Samedi 3 octobre, l’un de ces sarcophages a même été ouvert devant les caméras pour découvrir un corps momifié parfaitement conservé. C’est la datation du bois qui a permis d’estimer qu’ils remontaient à 2 500 ans. Pour les égyptologues, ce sont les tombeaux de responsables politiques et religieux, principalement de la 26e dynastie d’Égypte, quand les rites funéraires ont commencé à être codifiés. 

Les fouilles se sont passées dans la nécropole de Saqqara, classée au patrimoine mondial de l'Unesco et située à une trentaine de kilomètres au sud du Caire. La nécropole se trouve au pied du plus vieux monument au monde : la pyramide du roi Djoser. En forme d’escalier de 60 mètres de hauteur, elle a été construite en 4 700 avant Jésus-Christ par l'architecte Imhotep, l'inventeur de la pyramide. Il s'agit d'un véritable "Disneyland pour archéologues" puisque c’est là que les habitants de Memphis, la capitale de l’Égypte ancienne, enterraient leur mort.

Une belle découverte pour le futur musée du Caire

En parlant de la nécropole de Saqqara, Vincent Rondot, directeur du département des antiquités égyptiennes au musée du Louvre, évoque un "piège", puisqu'on découvre quelque chose dès qu'on fouille. Selon leurs croyances à l'époque, les Egyptiens n'enterraient pas vraiment leurs morts, ils conservaient leur enveloppe charnelle pour permettre aux autres dimensions de leur être de se réincarner un jour. 

Dans cette découverte, le nombre de sarcophage mais aussi leur très bon état sont mis en avant. Ils ont été ressortis d’un puits funéraire assez difficile d’accès, et donc épargné par les pillages. Souvent, le problème avec les statues égyptiennes est que leur nez est cassé. En fait, cette dégradation n'est pas liée au temps mais à l'Antiquité, où des profanateurs cassaient le nez de la statue parce qu’elle représentait le défunt, sa vie au delà de sa mort. Une façon de le tuer une deuxième fois, de le faire disparaître dans toutes ses dimensions. C'est un peu ce qui s'est passé avec le sphinx de Gizeh qui a perdu son nez. 

Ces sarcophages vont rejoindre les collections du Grand musée égyptien, au Caire. Il devait ouvrir en cette fin d’année mais tout a été reporté à l’an prochain en raison de la pandémie de Covid-19. Cette découverte est donc une bonne nouvelle puisqu'elle marque la reprise des expéditions scientifiques autour de l’une des plus grandes civilisations de l’Histoire. Celle notamment menée par le Louvre sur le Sérapéum de Saqqara, interrompue en mars avant de reprendre cet été. Il s'agit cette fois de continuer le travail d'Auguste Mariette débuté en 1851. C'est l'un des pionniers de l'égyptologie scientifique en France.   

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