Environnement : plus le climat est sec, plus les plantes multiplient les mécanismes de survie, relève une étude

Les plantes ont une variété impressionnante de techniques pour résister à la sécheresse, c'est ce que met une évidence, une étude internationale publiée début août, qui s'est intéressée à la végétation dans les zones arides.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des cactus dans le Parc national de Saguaro en Arizona, aux États-Unis, en 2016. (JEROME GORIN / MAXPPP)

La chaleur sévit encore en France. Même si on respire un peu mieux dans certaines régions, mardi 13 août au matin, neuf départements sont encore en vigilance orange canicule. Et pour faire face à cette chaleur, les plantes font preuve d'imagination. Il suffit de regarder ce qu'il se passe dans les zones arides pour se rendre compte à quel point la végétation peut mettre en place des techniques très variées pour s'adapter.

Le baobab perd, par exemple, ses feuilles pendant la saison sèche et stocke de grandes quantités d'eau dans son tronc pendant la saison des pluies. Le cactus survit dans le désert grâce à sa peau cireuse qui retient l'humidité et ses épines captent la moindre goutte. Les plantes-cailloux, elles, ressemblent comme leur surnom l'indique, à de petites pierres, et c'est un moyen de se protéger des herbivores qui pâturent dans ces zones arides. Cette variété de techniques pour résister à la sécheresse ou aux prédateurs est ce qu'on appelle la diversité fonctionnelle.

Plus d'adaptation dans les zones arides que dans les zones tempérées

Plus le climat est sec, plus cette diversité fonctionnelle est riche, c'est ce que vient de découvrir une équipe internationale de scientifiques dans une étude qui a duré huit ans. Elle a été pilotée notamment par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), les résultats ont été publiés le 7 août dans la revue Nature. Les chercheurs évoquent une vraie surprise, car ils pensaient qu'avec l'aridité se développait un phénomène de sélection des plantes avec un appauvrissement des variétés. En fait, c'est tout le contraire. Leur diversité fonctionnelle serait même deux fois plus importante dans les zones arides que dans les zones tempérées.

Si on trouve une telle diversité dans des régions comme le maquis méditerranéen, les steppes de Patagonie ou le désert de Mongolie, c'est qu'il y a moins de végétation, une biodiversité moins riche et donc moins de concurrence entre les plantes. Elles peuvent donc se diversifier plus facilement. Elles auront des formes, des physionomies ou des composés chimiques bien plus hétérogènes. Pour les chercheurs, ce sont des résultats importants puisque les zones arides sont beaucoup moins étudiées que les régions tempérées. Or, avec le réchauffement, elles risquent de gagner du terrain. Cela permet donc d'anticiper le bouleversement des paysages.

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