Exploration de Mercure : quels enseignements doit nous apporter la sonde spatiale BepiColombo ?

La sonde BepiColombo a frôlé Mercure dans la nuit de mercredi à jeudi, elle est censée transmettre des clichés de la surface de cet astre rocheux, considéré comme l'enfant pauvre de l'exploration spatiale.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le vaisseau spatial Mercury de l'ESA, la configuration BepiColombo Stack, en position dans une installation d'essai à Spijkenisse, le 5 juin 2017. (C. CARREAU / EUROPEAN SPACE AGENCY)

L’Agence spatiale européenne (ESA) doit publier, jeudi 5 septembre au matin, des images très attendues. Ce sont des images de Mercure, la planète rocheuse la moins connue de notre système solaire. Ces photos ont été prises mercredi soir par la sonde BepiColombo qui est passée à 165 km de Mercure. Cette distance peut paraître éloignée, mais il faut rappeler que Mercure est située à 92 millions de kilomètres de la Terre. La sonde qui nous envoie ces clichés s’est envolée il y a presque six ans, en octobre 2018. 


Sur ces clichés, les scientifiques espèrent apercevoir des cratères, des montagnes, des plaines de lave. Mercure est, comme la Terre, une planète rocheuse, mais elle, comme la Lune recouverte de poussière. Cette sonde BepiColombo est le fruit d'une collaboration entre l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale japonaise. Jusqu’ici, seulement deux sondes américaines avaient approché Mercure, d’abord en 1974, puis en 2011.

Très difficile de s'en approcher

Explorer Mercure reste une tâche ardue, car pour y aller la trajectoire directe est impossible. Mercure est en effet une toute petite planète, trois fois plus petite que la Terre. Elle est proche du soleil, donc si on envoyait une sonde en ligne droite, cette sonde risquerait d’être capturée par la gravité du soleil. La seule option pour se placer en orbite autour de Mercure, c’est de faire des détours, et d’utiliser l’attraction gravitationnelle d’autres planètes pour ne pas risquer d’être aimanté par le soleil. Le voyage est pour cette raison très long.

BepiColombo, qui porte d’ailleurs le nom du scientifique italien qui a théorisé ce type de trajectoire, va devoir faire encore plusieurs boucles avant de se mettre en orbite autour de Mercure en novembre 2026. La sonde est équipée d'une quinzaine d'instruments de mesure, pour étudier l’environnement magnétique de Mercure et son atmosphère. On sait, par exemple, qu’il y fait très chaud, 167 degrés en moyenne, mais certaines zones sont a priori glacées. Par ailleurs, la proximité de Mercure avec le Soleil,en fait un objet d’étude particulier. En scrutant sa composition, et les gaz qui l’entourent , les scientifiques espèrent découvrir un peu mieux les origines du système solaire. 

 

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