JOP Paris 2024 : le podium des sponsors les plus polluants

C’est un podium peu flatteur. À quatre jours des JO, une étude britannique décerne les médailles des sponsors les plus pollueurs. Une façon de dénoncer le greenwashing.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Voiture décorée pour les jeux olympiques 2024. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FL?MAL / MAXPPP)

Selon une étude britannique publiée en juillet sur les plus gros sponsors des JO, la médaille d’or des émissions de gaz à effet de serre revient de très loin à Toyota, devant Procter&Gamble et le fabricant d'électronique Samsung. La marque Bridgestone occupe la 4e place et Coca-Cola la 6e, avec des émissions de CO2 presque 10 fois moins importantes que Toyota. Ce podium a été établi par un think tank britannique qui lutte contre la désinformation sur la transition écologique.

Ce classement n'est pas franchement marqué par les prouesses en matière d'écologie, regrettent les auteurs de cette étude. Et cela contraste avec les messages marketing très verts ou progressistes diffusés par ces sponsors. Pour Toyota, l'accent est mis essentiellement sur les véhicules électriques, pour Samsung, il s'agit d'innovation et d'ouverture d’esprit, et Procter&Gamble met en avant l'idée d’un monde plus propre. Le comité olympique a promis des jeux durables et responsables, mais pour les auteurs de cette étude, le choix des sponsors a visiblement échappé à la démarche de verdissement des ces JO 2024.

Des sponsors en contradiction avec la promesse de JO plus verts

Pour réaliser ce classement, l'étude compare les émissions de CO2 auto-déclarées officiellement par ces sponsors, et prend en compte  les émissions de rang 1, 2 , et 3. Donc aussi bien le carbone émis dans l’activité de production, que celui émis en aval par le consommateur qui utilise le service vendu. Cela permet de comprendre pourquoi Toyota, qui vend des véhicules certes électriques mais aussi thermiques, se retrouve loin devant les autres.

Pour l’avenir, les auteurs demandent au comité international olympique d'abandonner les partenariats avec des sponsors aussi polluants et en contradiction avec les messages de performance humaine véhiculés par les JO. Comme cela s’est passé, quand les événements sportifs ont décidé de stopper les financements reçus par l’industrie du tabac .

Cependant tout n’est pas négatif, loin de là. Le comité d'organisation des JO avait promis réduire de moitié les émissions de CO2 par rapport aux JO précédents : des progrès ont quand même été accomplis. Des efforts ont donc été réalisés pour l'organisation des  transports, pour la construction de bâtiments ou la préparation des repas. Pour le grand public et les volontaires, les plats proposés devraient ainsi être à 80% préparés avec des aliments d'origine française, dont un tiers de bio et des plats à 50% végétariens. Un effort a aussi été fait pour réduire le recours au plastique dans le village olympique, avec des assiettes en porcelaine pour servir les athlètes et la mise à disposition de gourdes et de fontaines à eau.

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