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Le billet vert. Comment mesurer l’empreinte carbone d'un ordinateur ?

C’est un petit mouchard qui vous permet de voir ce que votre consommation sur internet rejette en gaz carbonique. Le programme se glisse dans le navigateur.

Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une salle d'ordinateurs d'une école informatique en Chine. Photo d'illustration. (GREG BAKER / AFP)

Un programme permet de voir ce que sa consommation sur internet rejette en gaz carbonique. Le numérique est une niche à surveiller : on le rappelle, il émet aujourd’hui 4% des gaz à effet de serre. Mais cela devrait doubler d’ici cinq ans. Ce qui consomme, c’est l’électricité qui sert au stockage, à l’acheminement, au fonctionnement de la machine. Aujourd’hui 80% du trafic sur internet vient de la vidéo. Plus de la moitié est consommée en ligne, c’est le streaming, ou les contenus de plateforme comme Facebook. L’an passé, cela a représenté l’équivalent des rejets de gaz à effet de serre d’un pays comme l’Espagne.

Un programme inséré dans le navigateur

Cela ressemble à un tableau de bord. Vous avez les quantités de données échangées, la consommation en kilowatt, le rejet de gaz à effet de serre et ce que cela représente par rapport à la pollution automobile. Par exemple, si vous écoutez un fichier audio sur le site de franceinfo, vous réalisez que vous rejetez quatre grammes de CO2. Si vous cliquez sur un reportage vidéo, là, c’est 31 grammes. Total en cinq heures de consommation, avec deux très courtes vidéos, j’ai consommé autant qu’une voiture qui fait 823 mètres. Le programme s’appelle Carbonalyser. Il existe depuis quelques jours en application pour les téléphones. Il a été conçu par le groupe de réflexion The Shift Project qui cherche à donner des clefs pour réussir la transition énergétique.

L’idée, c’est que cela ne va pas révolutionner les choses. Shift Projet considère que les efforts personnels, individuels, ont peu de portées dans le chantier de la transition. Mais cela permet de faire réfléchir au mode de consommation et de faire entrer le sujet de "l’économie bas carbone" dans des domaines comme l’informatique, la culture, ou la formation universitaire. C’est une façon d’irriguer le débat. Sachant qu’il a du mal à prendre. "On est au carrefour de nos rêve d’infini et d’une limite physique (celle de la planète et de la quantité de CO2 qu’on peut rejeter) mais on n'en est pas encore à se demander ce qu’on doit abandonner", dit Jean-Marc Jancovici, le fondateur de Shift Project.

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