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Le billet vert. Emmanuel Macron vient piocher les idées de la Convention citoyenne climat

Les 150 citoyens de la Convention climat se réunissent de nouveau à partir de vendredi au Conseil économique social et environnemental à Paris. Ils auront la visite d’Emmanuel Macron qui répond à leur invitation.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Convention citoyenne pour le climat au CESE (Conseil économique, social et environnemental) à Paris, le 15 novembre 2019. Photo d'illustration. (SIXTINE LYS / FRANCE-INTER)

La Convention climat se déroule vendredi 10 janvier. Elle réunit 150 citoyens. C’est le quatrième week-end de travail de ces citoyens tirés au sort pour réfléchir aux mesures à prendre dans notre alimentation, nos transports, pour nos logements, notre consommation, notre emploi, notre production pour réduire de plus de 40% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Cette concertation est issue de Français aux profils variés : sorte de France miniature née après la crise des "gilets jaunes" et le grand débat. Elle doit répondre à l'enjeu environnemental sans être injuste socialement, mais aussi à la demande de plus de démocratie directe. Ces propositions doivent ensuite être soumises sans filtre comme textes de loi au Parlement, comme décrets au gouvernement voire sous forme de référendum aux électeurs.

Un échange plutôt qu'un long discours

Nous n'avons pas appelé les 150 citoyens mais ce qui semble assez partagé, c’est qu’ils ne sont pas là pour faire accepter le retour de la taxe carbone. Tous ont leur opinion sur Emmanuel Macron, certains le voient toujours comme le banquier d’affaire. Ils n’attendent pas de long discours et ont déjà préparé leurs questions comme Agny qui veut lui demander : "Comment rendre notre croissance économique juste et bonne pour l’environnement ?"  Vaste sujet pour Emmanuel Macron qui aura sans doute du mal à faire des réponses courtes. Pour l’instant, les citoyens n’ont pas conclu leurs travaux, c’est prévu pour avril. Mais ils ont des pistes sur leur table de travail comme une TVA différente pour un produit qui vient du bout du monde par rapport à celui qui est fait localement, l’obligation de rénover des logements anciens plutôt que d'en construire des neufs, taxer les poids lourds et favoriser le fret ferroviaire ou fluvial, le retour des trains de nuits, le recyclage de tous les plastiques d'ici 2025, favoriser la saisonnalité des fruits et des légumes. Ils espèrent surtout qu'Emmanuel Macron leur réitérera sa promesse de transformer leurs propositions en acte.

Emmanuel Macron veut verdir son quinquennat

Il a jusqu'à présent déçu les associations environnementales notamment avec la hausse des ventes de pesticides de plus de 20% en un an, l’avantage fiscal pour l’huile de palme alors que les forêts tropicales sont en feu, les cadeaux aux chasseurs alors que s’ouvre une année consacrée à la biodiversité, le recul sur la réduction de 50% la part du nucléaire, l'absence d’obligation de rénovation des passoires thermiques. Même les experts du haut conseil pour le climat estiment que les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas assez vite pour atteindre notre objectif. Alors même s'il y a eu l’abandon de Notre-Dame-des-Landes, d’Europa City, le blocage du projet de la mine Montagne d’or en Guyane, le chef de l’État a pour l'instant uniquement mis un frein à des projets décriés, il ne porte pas encore "sa" mesure environnementale.

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