Le billet vert. Les pyrocumulus alimentent les feux de forêts australiens
Les feux qui ravagent l'Australie s'auto-alimentent. Il n'y a que la pluie qui peut maintenant sauver de cette catastrophe qui a déjà tué 27 pompiers.
Un pompier australien est mort ce week-end en combattant un incendie dans le sud-est du pays. Ce qui porte à 27 le nombre de victimes en Australie. Malgré la présence de milliers d'hommes sur le terrain, il est toujours très difficile pour eux d’éteindre ces "méga-feux".
On parle de "méga-feux" en Australie parce qu'ils couvrent de grandes superficies mais aussi parce qu'ils s'auto-alimentent. Les fumées de l'incendie comme celle de l'éruption volcanique en cours en ce moment aux Philippines sur le volcan Taal montent très haut dans le ciel. Ces fumées de cendres au contact de l'air froid forment des pyrocumulus ou pyrocumulonimbus chargés d'électricité. Ils font retomber la foudre et pas forcément de la pluie. Qui dit foudres sur des forêts sèches, dit nouveaux départs de feu ! Ce phènomène a déjà été observé aux Etats-Unis et au Canada. C'est un vrai cercle vicieux et les pompiers estiment qu'il n'y a guère que la pluie qui viendra à bout de tous les feux.
La pluie et les techniques coupe-feu
Les pompiers utilisent ces techniques qui consistent à brûler des zones boisées près des maisons en maîtrisant le feu, de manière à couper l'herbe sous le pied à l'incendie, qui n'a plus rien pour s'alimenter. Les villages sont ainsi sauvés mais les pompiers et les habitants sont surpris par la capacité des flammes à passer par dessus ces zones coupe-feu ou même des rivières, comme si l'incendie se transportait par le ciel... Cela tient aussi à la nature de la végétation australienne, particulièrement sèche en cette saison. C'est sans compter le peu de pluie avant l'été et les forêts d'eucalyptus, l'arbre local australien, que le feu adore.
Les eucalyptus alimentent les feux
Leurs feuilles et leurs écorces sèches tombent en lambeauxs et alimentent le feu au sol. L’huile qu’ils contiennent est aussi inflammable, elle provoque des émanations qui forment des couronnes de feu au-dessus des forêts. Ils projettent ainsi leurs braises très loin, surtout s’il y a du vent. L’incendie peut alors franchir des centaines de mètres. En plus, ses graines germent sur les sols brulés, contrairement à d’autres essences d'arbres. Plus il y a de feu, plus il y a d’eucalyptus quand la forêt repousse. Son risque d’incendie devient de plus en plus fort les années suivantes. En plus, l’eucalyptus est très rentable : il pousse vite, fait de la pâte à papier, du bois de chauffe, de l’huile pour les cosmétiques ou en pharmacie. Ses plantations, donc, ont été encouragées dans le monde entier en Californie, au Brésil, au Portugal… alors qu’ils sont le cauchemar des pompiers.
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