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Le billet vert. Quand le boom du rosé aide la transition écologique du Languedoc

Les vendanges vont bientôt commencer dans la région Languedoc, où les professionnels parient de plus en plus sur ce vin et sur le bio. Le succès des vins rosés leur permet de financer les investissements dans leur transition. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un verre et une bouteille de rosé. Photo d'illustration. (MAXPPP)

Si vos pique-niques ou vos barbecues de l'été étaient arrosés d'un petit verre de rosé frais du Languedoc, vous avez contribué à aider certains viticulteurs à changer pour une méthode de travail plus favorable à leur santé et à celle de l'environnement. Le Languedoc fournit plus que la Provence et l'an dernier, sa production de bouteilles de rosé a augmenté de 25%. L'interprofession estime que cela va permettre de doubler les surfaces en bio d’ici dix ans.

Des vins plus recherchés et plus rentables

Tirés par le boom des rosés de Provence, les vins du Languedoc se vendent mieux qu'avant. Les professionnels ont aussi changé de méthode de travail, pour les vinifier plus au goût des consommateurs tout en essayant de ne pas perdre leur terroir. Aujourd’hui, les Français boivent peut-être moins de vin, et c’est mieux pour leur santé, mais ils y mettent un peu plus le prix, et cela permet aux professionnels de financer leurs investissements dans la transition comme dans des appareils de désherbage pour éviter le glyphosate.

C'est le cas d'Alexandre They à Montbrun-les-Corbières. Il a repris les vignes de son grand-père et est passé en bio il y a bientôt dix ans, mais il sait qu'il vaut mieux avoir de la trésorerie pour le faire. Aujourd’hui, le rosé se vend 8 voire10 euros la bouteille alors que les rouges de la région (sauf le haut de gamme) se vendent entre cinq et sept euros. Sans produit chimique de synthèse, il a besoin de plus de main-d’œuvre, de plus d'interventions. Même si ce sont des charges, Alexandre They y voit aussi de l’emploi et de la vie pour son territoire. 

Le bio face à la sécheresse

Restaurer la santé des sols, cela leur permet mieux jouer leur rôle d’éponge pour donner à boire aux plantes quand il fait soif. Dans les vignes, on passe beaucoup de fongicides aussi pour tuer les champignons. Mais les champignons aident aussi les racines à absorber les minéraux, elles descendent ainsi plus profondément dans le sol et donc y trouvent plus d’eau.

Mais il a fait très soif cet été. Même en bio, Alexandre They estime qu’il ne pourra pas se passer d’une irrigation au goutte à goutte à l’avenir. Le Languedoc a justement battu les records de températures cet été et des vignes ont littéralement grillé, notamment les rangées en bord de route.  Le bitume leur a renvoyé plus de chaleur qu’aux autres, parfois presque 1°. Quand on dit qu’il faut limiter le réchauffement climatique à moins de 2° !

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