"Les villes moches et ennuyeuses sont mauvaises pour la santé", expliquent des scientifiques

C’est par ce titre, repris sur de nombreux sites internet, qu’un magazine américain creuse cette semaine la question de la neuro-architecture, qui étudie l’impact de l’urbanisme sur notre santé mentale et physique.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une étude britannique montre que sans espace vert à proximité du domicile, les troubles anxieux et dépressifs augmentent. Photo d'illustration. (GREMLIN / E+/GETTY)

Plusieurs dizaines d'études internationales comme ce magazine américain se sont accumulées depuis 30 ans, pour établir que lorsque l'on vit dans une ville bétonnée, monotone, bruyante, où la voiture est reine et les arbres rares, alors cela nuit à la santé physique et mentale.

Physiologiquement, cela s'explique par le fait que le bruit et la pollution font monter la pression artérielle, et augmentent le risque de trouble cardiaque et respiratoire. Ensuite, la monotonie urbaine et le gris des bâtiments ont un impact sur notre moral. Des chercheurs britanniques l'ont encore démontré grâce au suivi de 2 millions de personnes au pays de Galles, pendant 10 ans : plus le domicile est loin d'un espace vert ou bleu - c’est-à-dire une plage, un lac ou une rivière - plus les troubles anxieux et dépressifs sont fréquents.

Végétaliser les villes, un enjeu vital ?

Pour améliorer l’environnement urbain afin de protéger la santé, il faut très logiquement végétaliser les villes. Cela paraît simple, mais une récente étude de Santé publique France confirme à quel point c'est une stratégie payante. Les chercheurs ont étudié l’impact des espaces verts sur la santé des habitants dans les villes de Rouen, Lille et Montpellier. Leur conclusion est claire : si tous les quartiers de ces villes bénéficiaient d’autant d'arbres que les quartiers les plus verts, la mortalité serait réduite de 3 à 7% dans chaque agglomération. Il y aurait ainsi chaque année 300 décès évités à Rouen et Lille et une centaine à Montpellier.

Le fait d'avoir davantage d’arbres en ville ne permet pas uniquement de réduire le bruit, la pollution, le stress et la sédentarité. Selon une étude américaine, les espaces verts semblent aussi avoir un effet anti-inflammatoire sur l’organisme.

Au-delà de la proximité de cette végétation, le jardinage favorise aussi le système immunitaire, d'après des chercheurs finlandais. L’effet est aussi prouvé même si l’on s’occupe juste de quelques pots de fleurs sur son balcon.

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