Météo : allons-nous avoir un hiver anormalement chaud ?
Ces dernières semaines ont été marquées par des températures très douces. Toutes les régions de France en ont profité. Mais cela ne veut pas forcément dire que l'hiver sera plus doux.
Cette douceur, effectivement exceptionnelle, avec des températures supérieures de cinq degrés aux moyennes saisonnières pour la dernière semaine de l'année 2021, ne préfigure pas forcément un hiver chaud.
Si l'on s'intéresse aux prévisions à trois mois de Météo France, il n'y pas de signal de température plus élevées parmi les scénarios envisagés pour les mois de janvier, février et mars. En revanche, il y a une probabilité assez forte pour que l'on ait un hiver plus sec, donc avec moins de pluie que d'habitude selon Christian Viel, climatologue à Météo France.
Des prévisions saisonnières fiables ?
Ces prévisions n'ont rien à voir avec les prévisions que l'on nous donne pour les sept jours à venir. Au-delà de sept jours, de façon générale, on quitte les prévisions déterministes – qui indiquent ce qui va se passer, à partir des températures, et des masses d'air existantes – pour rentrer dans le domaine de la probabilité. C'est un peu comme si les systèmes de prévisions météo étaient myopes, ils voient très bien le détail de ce qui va se passer à court terme, mais au-delà de sept jours, il n'y a plus que de grosses tendances un peu floues, probables, mais incertaines. Elles restent cependant utiles pour certains professionnels de l'agriculture, de l'énergie, ou de la gestion des ressources en eau par exemple.
Pour calculer ces tendances saisonnières, il faut entrer dans des modèles informatiques les conditions de départ (de températures, de vent, de pression) et des données sur l'état de l'atmosphère et des océans. Lorsqu'on applique à tout ça quelques lois fondamentales de la physique et de la mécanique des fluides, on obtient différentes tendances météo possibles pour les trois mois à venir. Mais on reste dans le domaine de la probabilité, ça ne donne pas la météo pour les vacances ou les week-ends à venir deux mois.
Des records de douceur, mais pas d'impact sur la végétation
Avec cette douceur exceptionnelle des derniers jours, on aurait pu assister à l'apparition de bourgeons ou à la floraison des amandiers ou des lilas comme en 2015-2016. Mais d'après l'unité AgroClim de l'Inrae, qui surveille l'impact du climat sur la végétation, il n'y a pas eu de signalement en ce sens, et tant mieux. Car ce phénomène de bourgeonnement précoce, s'il est suivi d'un épisode de gel, peut fragiliser les arbres, voire compromettre les récoltes issues des arbres fruitiers.
Mais à ce stade, l'arrivée du froid est plutôt vue au contraire comme une bonne nouvelle par les agriculteurs car la baisse des températures permet de re-synchroniser le rythme de la végétation et cela permettra d'avoir, au printemps, une date de floraison homogène dans les différentes parcelles cultivées.
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