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Météo : pourquoi la France est-elle touchée par un épisode de gelées matinales quasi-généralisées ?

Une vague de froid venue du Nord, peu de nuage et peu de vent : c'est le cocktail idéal pour favoriser le gel même au printemps. Et pour le moment, Météo France ne sait pas ce que nous réserve l'été.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'épisode de gelée de ce début avril 2023 s'explique de façon conjoncturelle par un flux d'air venu du Nord. (Photo d'illustration). (AURELIEN BREAU / MAXPPP)

À Lyon, Toulouse, La Rochelle ou encore à Rouen... Comment expliquer des températures négatives, et même du gel au réveil un peu partout dans l'Hexagone en ce début avril ? Cela s'explique de façon conjoncturelle par un flux d'air venu du Nord. Ce froid s'accumule encore plus quand il n’y a pas de couverture nuageuse et pas de vent non plus.

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Pour autant, ce phénomène n'est pas exceptionnel. Il est vrai qu'avec l'effet du réchauffement climatique le nombre de jours de gel en France a tendance à décroître. Depuis 30 ans, on compte 28% de jours de gel de moins, par rapport aux 30 années précédentes, entre 1960 ET 1990.

Mais si le dérèglement climatique ne gomme pas les gelées et il a tendance à en renforcer les conséquences sur les cultures. Parce qu’ avec des températures hivernales plus élevées, les plantes ont tendance à bourgeonner plus tôt dans l'année. Et quand un épisode de gel tardif survient en avril, son impact sur les arbres fruitiers est augmenté.

Après cet épisode de gelée, aurons-nous un printemps chaud ? Que disent les prévisions saisonnières qui viennent de paraître ? Pour l'instant, les prévisions de Météo France pour avril, mai et juin ne privilégient aucun scénario. À part sur le pourtour méditerranéen, où l'hypothèse d'un printemps plus chaud que la normale est la plus forte. Ailleurs, aucune tendance ne se dégage ni en France, ni en Europe, contrairement aux années passées, durant lesquelles l'hypothèse de température supérieure aux moyennes saisonnières apparaissait de façon statistiquement plus forte.

L'Europe coincée entre un courant chaud et un courant froid

Comment expliquer cette incertitude cette année ? Elle est liée aux courants océaniques et en particulier à la fin de l’épisode de la "Niña" (qui est un courant froid) sur l’océan Pacifique. En effet, vous savez sans doute que les océans influencent beaucoup le climat, car leur énorme masse d'eau, qui couvre 70% de la terre, est une machine à transporter de la chaleur et de l'énergie. Cette masse d'eau interagit avec l'atmosphère, en fonction de sa température. "Et il se trouve que lorsque qu'un courant marin est actif (qu'il soit froid comme la "Niña" ou chaud comme "el Niño") cela rend plus facile les prévisions à long terme", explique Lauriane Batté, climatologue à Météo France.

Or, actuellement, nous sommes dans un entre-deux. Le courant froid la "Niña" n'est plus actif dans le Pacifique et le courant chaud "el Niño" n'est pas encore en place. Et cela contribue effectivement à davantage d'incertitudes dans les prévisions météorologiques de long terme.

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