"Noël au balcon, Pâques au tison", le dicton ne résiste pas à l'analyse statistique
Trois spécialistes de Météo France et de l'École Nationale de la Météorologie se sont penchés sur la question de l'exactitude d'un adage qui revient chaque année "Noël au balcon, Pâques au tison". En d'autres termes, lorsqu'il fait doux à Noël, il fait froid à Pâques.
Pour leur analyse publiée dans la revue de la Société française de la météorologie et du climat, ces experts ont donc comparé année après année les températures en repérant les Noël au-dessus des normales, suivi d'une période de Pâques en dessous.
Le résultat est sans appel : entre 1947 et 2022, le dicton ne s'est avéré que 11 fois, soit trois fois seulement tous les 20 ans. La dernière remonte à 2014 et depuis plus rien. Parfois, c'est même l'inverse qui se produit : Noël au tison, Pâques au balcon, c'est arrivé seulement six fois en 75 ans.
Pas non plus valable à l'échelle régionale
Ces experts météo ont, également, comparé les températures de Noël et Pâques à l'échelle des régions, pour voir si le dicton serait davantage valable. Cependant, le résultat est le même : en 75 ans, le dicton ne se vérifie que 16 fois en Picardie, un maximum, et seulement six en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il n'y a donc aucun lien entre la température à Noël et celle à Pâques, aucun modèle n'a identifié le moindre phénomène météo qui relierait ces deux périodes.
Parmi les autres croyances météo bien connues, il y a celle des fameux Saints de glace du 11 au 13 mai : "Les Saints Servais, Pancrace et Mamert : à eux trois, un petit hiver". Selon la tradition, ils ont la réputation d'apporter le froid et la gelée, signe d'un ultime sursaut de l'hiver. Ici aussi les statistiques sont têtues d'après Météo France. Avec le réchauffement climatique les périodes de gel reculent inlassablement. Mai 2022, par exemple, a même été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré.
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