Pour tenter de sauver le saumon atlantique, la préfecture de Nouvelle-Aquitaine interdit sa pêche dans le bassin de l'Adour en 2025
La préfecture de Nouvelle-Aquitaine interdit en 2025 de pêcher le saumon dans tout le bassin du fleuve Adour entre les Landes et le Pays basque, une annonce faite vendredi 20 décembre. Il reste peu de saumons en France et les derniers chiffres inquiètent : 600 seulement recensés en juin 2024 dans les zones de reproduction et de ponte du sud-ouest. Ce chiffre est insuffisant pour assurer l'avenir de l'espèce dans la région.
La justice, saisie par des défenseurs de l'environnement, a sommé les autorités de prendre des mesures. C'est donc chose faite, au moins pour 2025, mais l'interdiction pourrait être reconduite voire devenir définitive, à en croire la filière pêche de la région.
Ce poisson, très prisé, est victime de son succès, en France comme dans le monde entier. La consommation a triplé depuis les années 80, synonyme d'une surpêche dévastatrice. Selon le Fonds mondial pour la nature, les populations de saumon sauvage régressent partout. Le nombre de saumons de l'Atlantique, par exemple, a chuté de moitié ces vingt dernières années.
Le réchauffement climatique perturbe la migration
Cependant, la surpêche n'est pas la seule responsable. C'est la cause historique de cette dégringolade, mais aujourd'hui le saumon atlantique est à 93% produit par l'élevage. Cela ne veut pas dire que les poissons sauvages sont épargnés. Ils souffrent indirectement de cette pisciculture industrielle, principalement en Écosse et Norvège. Les saumons sont entassés dans les bassins, les maladies se propagent plus facilement et parfois passent au monde sauvage. C'est le cas du pou de mer, un parasite du saumon.
Tout le cycle de vie du poisson est aussi perturbé par l'activité humaine. Le saumon remonte les rivières pour se reproduire, mais ce voyage est semé d'embûches, en raison des barrages, de la pollution de l'eau (par les pesticides notamment) et du réchauffement climatique. Le saumon qui remonte la Loire puis l'Allier, par exemple, ne supporte pas l'eau trop douce. Au-dessus des 20 degrés, il ne migre plus, et donc ne se reproduit plus.
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