Pourquoi la grippe aviaire gagne-t-elle de nouvelles régions dans l’ouest de la France ?
La France est touchée par une épidémie d’une ampleur inédite. Il ne s'agit pas du Covid-19, mais de la grippe aviaire.
Notre pays traverse actuellement la plus importante épidémie de grippe aviaire jamais connue jusqu’ici. Plus de 1 100 foyers ont été détectés dans les élevages de volailles. Après avoir touché les Landes en décembre, les virus circulent actuellement en Vendée et les Pays-de-la-Loire, avec des foyers détectés également en Dordogne, en Corrèze et en Bretagne.
Ce sont les oiseaux sauvages qui transmettent le virus aux élevages par leurs déjections notamment. Cette année, explique le professeur Jean-Luc Guérin, de l'école vétérinaire de Toulouse, il y a plusieurs facteurs aggravants : d'abord une circulation virale plus élevée que d’habitude parmi les migrateurs. Ces oiseaux ont donc "allumé" davantage de foyers d’infection dans les élevages, en France et en Europe.
Ensuite, parmi les souches en circulation cette année, on trouve du virus H5N1, qui a la particularité de créer des infections sans symptômes au départ, pendant une semaine, donc plus difficiles à détecter même si les éleveurs et services vétérinaires sont très réactifs. Enfin, il se confirme que ces virus de grippe aviaire peuvent circuler non seulement par contact (entre volailles, ou par de la paille ou du matériel) mais aussi se déplacer sur plusieurs centaines de mètres via des nuages de poussières aéroportées, ce qui les rend très transmissibles entre élevages proches. À ce stade la seule solution est donc d'éliminer les volailles infectées. 10 millions d’animaux ont déjà été abattus, trois fois plus que l’année dernière. C’est une situation terrible pour les éleveurs.
Ce virus est-il dangereux pour l'homme ?
À court terme ce virus n'est pas dangereux pour l'homme, car c’est une maladie animale mais il est impossible de laisser circuler ce virus dans les élevages, sans rien faire. Car à long terme, on peut pas écarter le risque de mutation et de transmission d’une forme hybride, contagieuse pour l’homme. D'où les mesures drastiques de surveillance et d'abattage. La question de la vaccination des volailles est aussi à l’étude. Mais en raison des tests à réaliser, elle n'est pas envisageable avant 2023, au mieux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.