Présidentielle américaine : le climat, grand oublié de la campagne

Fin septembre-début octobre, les ouragans Helen et Milton ont pourtant fait plus de 250 morts aux États-Unis.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des dégâts causés par l'ouragan Helen, le 28 octobre 2024 en Caroline du Nord. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Les études scientifiques ont clairement attribué la violence des ouragans Helen et Milton au dérèglement climatique. Mais malgré ce contexte, et  malgré de nouveaux records de température tombés cette année, Donald Trump, climatosceptique, continue de considérer le réchauffement planétaire comme "une escroquerie", et envisage de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat s’il est élu, comme lors de son premier mandat, et en face, Kamala Harris considère, certes,  le changement climatique comme "une menace existentielle", mais  n’a pas non plus présenté de programme  détaillé sur le sujet.

En fait, les deux candidats ont essentiellement abordé les questions de politiques énergétiques mais sans plus. Donald Trump envisage de stopper le soutien fédéral aux énergies renouvelables et d'augmenter la production de pétrole et de gaz en accordant des autorisations pour de nouveaux forages. Il souhaite aussi maintenir l’activité des centrales à charbon. Kamalas Harris, elle, reste  dans la ligne de l’administration Biden qui s’est engagée à réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de moitié d’ici 2030. Mais lors de son débat face à Donald Trump, elle s’est contentée de défendre la nécessité de "sources d'énergie diversifiées", sans plus.

Les craintes si Donald Trump est élu

Beaucoup d'observateurs redoutent qu’un retour de Donald Trump au pouvoir ne pèse lourdement sur les négociations climatiques de la COP29 qui se tiendront la semaine prochaine à Bakou en Azerbaïdjan. Car davantage d'émissions de carbone américaines auraient d'une part, un impact sur le réchauffement mondial, car ces gaz jouent un rôle de couverture chauffante, et d’autre part, risqueraient de freiner l'élan politique contre les énergies fossiles. Or, l'objectif de l’accord de Paris reste de ne pas dépasser les 2 degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle.

L'objectif deviendra hors d'atteinte si les États-Unis, deuxième émetteur de gaz à effet de serre du monde après la Chine, ne réduisent pas davantage leurs émissions de carbone dans les 10 ans qui viennent. Les chiffres sont là  : selon le cabinet spécialisé Carbon Brief, une victoire de Donald Trump entraînerait l'émission supplémentaire, d'ici à 2030, de 4 milliards de tonnes d'équivalent carbone par rapport à la politique de Kamala Harris. Cela correspond aux émissions annuelles de l'Europe et du Japon réunis.

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