Risque d’extinction : le dérèglement climatique menace de plus en plus les amphibiens
Le dérèglement climatique pèse de plus en plus sur, les grenouilles, les crapauds, les salamandres et tous les amphibiens. Ils sont désormais les vertébrés les plus menacés de la planète. Quelque 41 % des amphibiens, qu’on appelait autrefois les batraciens, sont en risque d’extinction ou classés sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La montée des températures menace de plus en plus leur survie.
Avant les années 2000, le dérèglement climatique ne pesait que pour 1% dans la dégradation de ces populations. Il est désormais responsable de la détérioration de ces espèces à hauteur de 39% selon la deuxième évaluation mondiale des populations d’amphibiens, parue jeudi 5 octobre. Cette expertise a mobilisé un millier d’experts dans le monde entier, et porte sur plus de 8 000 espèces d’amphibiens connues.
Un rôle majeur dans la chaîne alimentaire
Les amphibiens sont plus vulnérables que d’autres vertébrés, face au réchauffement climatique parce que les salamandres, grenouilles et autres crapauds n’ont ni plumes, ni poils, ni écailles pour se protéger. Ils sont donc particulièrement vulnérables aux évolutions de leur environnement extérieur. Ils peuvent se déshydrater en cas de sécheresse. Les amphibiens souffrent de plus de la disparition leur habitat et des zones humides, en lien avec l’urbanisation, ou l’agriculture. Ils sont aussi vulnérables à la pollution.
>> Les crapauds, des amphibiens à protéger
Ces animaux jouent pourtant un rôle clé dans la chaîne alimentaire. Ils servent de nourriture aux oiseaux, aux mammifères, aux reptiles et régulent les populations d’insectes en s’en nourrissant. Enfin, c'est moins connu mais ils assurent aussi un rôle filtrage de l’eau, et de recyclage de nutriments dans les zones humides.
Des mesures rapides à prendre
L'année 2023 est l'année la plus chaude jamais mesurée sur les neuf premiers mois, avec un réchauffement qui s’approche de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Dans ce contexte, comment stopper l’érosion de la biodiversité ? Ce n'est pas trop tard, il y a encore la possibilité d'action sur les émissions de gaz à effet de serre. Pour les amphibiens, il s'agit de protéger leur habitat et de préserver les zones naturelles. Une autre étude récente parue début octobre montre que la disparition de la faune sauvage de façon générale est cinq fois plus lente dans les zones protégées.
Le risque de voir cette fenêtre d’action se refermer rapidement est bien réel. Si l’on veut inverser les tendances actuelles, des mesures claires et des investissements accrus sont nécessaires de toute urgence, alertent les scientifiques.
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