Santé : l’obésité et le surpoids touchent près d’un Français sur deux
Le surpoids touche 47% des Français, et l'obésité concerne 17% des adultes. Ces chiffres de 2020 (qui sont les derniers disponibles) montrent également des différences régionales : l'obésité concerne davantage les Hauts-de-France et le Grand-Est que l'Île-de-France, les Pays de Loire ou le Sud-Est.
Mais globalement, ces chiffres dessinent une trajectoire française inquiétante, explique Annick Fontbonne, chercheuse à l'Inserm, qui a co-dirigé cette étude* présentée lundi 20 février : "Les Français ont pendant longtemps gardé un poids à peu près normal par rapport à tous leurs voisins européens, mais là, on a une pente qui apparemment est plus forte que celle décrite par l'OMS pour la région Europe." Cette hausse de l'obésité est particulièrement marquée chez les jeunes Français, les 18-34 ans. Depuis 1997, l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de quatre, et par près de trois chez les 25-34 ans. Avec, à la clé, une augmentation du risque à long terme de maladies cardiovasculaires, de diabète et de nombreuses formes de cancers.
Cette augmentation de l'obésité en France s'explique avant tout par l'alimentation, plus que par le manque d'exercice, disent ces chercheurs. Le problème, c'est l'augmentation de la part d'aliments industriels dans les menus, car un gramme d'aliment ultra-transformé a une densité calorique plus forte que le même aliment préparé à la maison.
Évidemment, derrière ce recours aux plats préparés, il y a la question du pouvoir d'achat et du manque de temps. C’est pour cela que les chercheurs insistent sur le rôle des politiques publiques, qui doivent aider les Français à faire des choix alimentaires plus sains. Le nutri-score est une bonne chose, mais ça ne suffit pas.
Une nouvelle génération de traitements
À côté des solutions chirurgicales, réservées aux cas d’obésité sévère, il y a actuellement une nouvelle génération de traitements qui arrive. Ces médicaments (déjà connus dans le traitement du diabète) miment l’action de certaines hormones intestinales et contribuent à réduire l’appétit. Les essais cliniques montrent des effets encourageants avec une perte pouvant dépasser 10% du poids total, mais les médecins manquent encore de recul sur les effets secondaires. D’autres données de sécurité sont attendues, avant la mise sur le marché de ces nouveaux médicaments pour traiter l’obésité.
L'étude Obepi-Roche pour la Ligue contre l'obésité s'appuie sur des chiffres collectés par Odoxa. Sondage en ligne mené entre le 24 septembre et le 5 octobre 2020 sur un échantillon représentatif de Français âgés de 18 ans et plus, méthode des quotas.
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