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Santé : la génétique, facteur clé dans le développement des cancers du foie chez les personnes qui consomment beaucoup d'alcool

Selon une étude publiée notamment par l'Inserm lundi, un gène pourrait déterminer la capacité ou non de notre corps à se protéger du cancer du foie en cas de consommation importante et répétée d'alcool.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une personne consomme de l'alcool sur une terrasse à Strasbourg (Bas-Rhin), en septembre 2020. (Photo d'illustration) (JEAN-MARC LOOS / MAXPPP)

"L’abus d’alcool est dangereux pour la santé" : ce message de prévention est désormais connu de tous. En revanche, on vient de découvrir que l'alcool est encore plus dangereux pour certains que pour d'autres. En effet, une équipe de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l'université de Paris et de La Sorbonne, ont confirmé dans une étude publiée lundi 13 décembre que le cancer du foie est notamment une histoire de génétique chez certains patients ayant une consommation excessive et chronique d'alcool. 

La consommation excessive d'alcool est l'une des causes du cancer du foie mais tous les gros buveurs ne développent pas des tumeurs. Et pour cause : si trois gènes influençant le risque de développer ce risque de cancer étaient déjà connus, ces chercheurs viennent d'en découvrir un quatrième. 

Nous possédons tous ce gène. Cependant, en suivant 4 000 patients victimes de maladies du foie due à l'alcool, les chercheurs ont constaté qu'un tiers des participants étaient dotés d'une version protectrice de celui-ci face au cancer du foie. Les deux autres tiers en possèdent une forme modifiée, qui augmente le risque de tumeur.

Mieux connaître les risques individuels

Cela ne veut surtout pas dire que les personnes ayant le bon gène peuvent boire autant d'alcool qu’elles le veulent, car cela a malheureusement d’autres conséquences sur la santé que le cancer du foie. En revanche, en cas de maladie du foie qui démarre, cette découverte devrait permettre de mieux connaître le risque individuel d'évolution vers un cancer, explique le professeur Jessica Zucman-Rossi, qui a conduit ces travaux. Cette découverte pourrait aussi, dans le futur, permettre de personnaliser davantage les traitements du cancer du foie.

L'alcool est la première cause d'hospitalisation en France. Selon une expertise collective de l'Inserm, publiée en juin 2021, il est responsable de 41 000 décès chaque année en France et à l'origine d'une soixantaine de maladies au total. En effet, sept cancers ont un lien avéré avec l’alcool à partir d’un verre par jour, comme ceux de la gorge, du côlon ou du sein notamment.

Il faut donc se souvenir des bons repères de consommation : maximum deux verres par jour et pas tous les jours. Les études montrent que lorsqu'on arrive à réduire sa consommation pendant quelques semaines, par exemple à l'occasion d’un "mois sans alcool", ce changement d'habitude perdure en général assez longtemps, jusqu'à six mois.

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