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Santé : le vaccin BCG protège bien au-delà de la tuberculose

Les vaccins ont aussi des effets secondaires… bénéfiques. Selon une étude, le vaccin BCG protège bien au-delà de la tuberculose.

Article rédigé par franceinfo - Bérengère Bonte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un vaccin BCG. (VOISIN / PHANIE / PHANIE VIA AFP)

C’est une étude australienne publiée dans Science qui pour la première fois détaille ce mécanisme qu’avait tout de suite repéré le découvreur du BCG, Albert Calmette, il y a 101 ans. Un médecin suédois, Carl Näslund, avait également noté que les nourrissons vaccinés BCG mouraient deux à trois fois moins que les autres. Au fil des ans, les études se sont multipliées, y compris en Afrique. Et ce que montrent ces nouveaux travaux australiens c’est le processus : comment l’immunité des enfants évolue juste après la vaccination et assure une protection contre d’autres germes (virus, bactéries, champignons) autres que la tuberculose.

Non seulement quand on inocule, in vitro, deux souches différentes de BCG elles modifient l’ADN des globules blancs pour 14 mois mais en plus, ces souches modifient la moëlle osseuse qui elle-même génèrera de futurs globules blancs.

C’est une protection qu’on constate avec d’autres vaccins. Sur tous les vaccins dits "vivants" (ceux qu’on inocule avec le virus encore actif) – donc polio dans sa version "buvable", ou encore rougeole-oreillon-rubéole. À l'institut Pasteur à Lille, le professeur Camille Locht qui est directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) met au point en ce moment un nouveau vaccin, vivant lui aussi, contre la coqueluche : en laboratoire, les rats vaccinés se retrouvent protégés contre l’asthme. Et le professeur Locht de rapporter l’inquiétude de ses collègues chercheurs danois qui s’attendent à une reprise de la mortalité chez les enfants lorsque le vaccin polio buvable sera prochainement retiré du marché.

"Tout ça a été longtemps ignoré par l’OMS", se désole le chercheur d’origine allemande qui reconnait toutefois que la recherche n'était pas aboutie mais selon lui, cette étude australienne change la donne.

Une protection contre les pandémies


Est-ce que, en cas de nouvelle pandémie "type Covid" on pourrait imaginer que le BCG protège les populations, le temps de trouver un vaccin ? Aux États-Unis, une étude était en cours quand le Covid a démarré : l’idée était de chercher l’effet éventuel "positif" de ce vaccin BCG sur le diabète. Résultat : il n'y a eu aucun cas de Covid dans le groupe qui avait reçu trois doses de BCG, à l'inverse du groupe non vacciné. L’étude de l’académie des sciences (PNAS) – équipe américano-britannique – conclut qu’un vaccin même non spécifique "aurait pu réduire le nombre de cas, les hospitalisations et la mortalité Covid durant l’hiver 2020 aux États-Unis".

En France, cela supposerait de relancer la vaccination BCG qui n’est plus obligatoire, juste recommandé en France depuis 2007 – le taux de couverture est aujourd'hui à 58% selon les chiffres de Santé Publique France. Sans parler de la production de vaccins, abandonnée par le dernier producteur français, Sanofi.

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