Santé : les 10 signaux précurseurs de la maladie d’Alzheimer
Les données médicales de près de 80 000 patients ont été étudiées par une équipe de l’Institut du cerveau de Paris et de l’université de Bordeaux.
Les personnes dépressives, stressées, ou constipées sont statistiquement plus souvent atteintes de la maladie d’Alzheimer. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs français en étudiant les dossiers médicaux de patients français et britanniques. Une équipe de l’Institut du cerveau de Paris et de l’université de Bordeaux ont accédé aux données médicales de près de 80 000 patients, dont la moitié ont été touchés par la maladie d’Alzheimer, et l’autre moitié non.
Avec un système de modélisation mathématique, ils ont testé le lien possible entre la survenue de la maladie d’Alzheimer et 123 pathologies. Résultat : ils ont pu identifier dix maladies significativement plus fréquentes chez les malades d'Alzheimer dans les deux à dix ans précédant le diagnostic. Il s’agit d’abord de la dépression suivie de l’anxiété. Arrivent ensuite l’exposition à un stress important, la perte d’audition, la constipation, la spondylarthrite, qui est un rhumatisme chronique, les pertes de mémoire, la fatigue, les chutes et la perte de poids soudaine et inexpliquée. Certaines de ces associations étaient déjà connues mais le lien avec l’arthrose cervicale ou la constipation est plus surprenant.
Heureusement, ce n’est pas parce qu’on entend moins bien ou que l’on est anxieux que l’on va systématiquement développer la maladie d’Alzheimer : l'étude ne montre absolument pas un lien de cause à effet. Il s’agit à ce stade d’une association statistique. Cette étude publiée dans The Lancet Digital Health doit encore être approfondie, reconnaissent ses auteurs, car à ce stade, ils ne savent pas si les problèmes de santé rencontrés sont des facteurs de risques ou les premiers signes annonciateurs de la maladie.
Prévenir plus tôt l'arrivée de la maladie d'Alzheimer
Ces résultats ouvrent malgré tout des pistes pour pouvoir détecter au plus tôt les personnes les plus à risque de développer cette maladie qui évolue en général; silencieusement, dix ans avant son diagnostic. Car même si aujourd’hui, il n’existe toujours pas de traitement curatif de la maladie d’Alzheimer, d’autres chercheurs ont montré qu’en agissant sur le mode de vie, on pourrait prévenir ou retarder jusqu’à 40 % des cas d’Alzheimer.
Ces leviers sur lesquels il est possible d’agir sont l’augmentation du niveau d'étude et la stimulation intellectuelle, mais aussi la réduction de l'obésité , de la sédentarité, de l'hypertension, ainsi que la consommation d’alcool ou de tabac.
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