Santé : s'exposer à la lumière du jour permet de diminuer les troubles du sommeil liés à l'âge, selon une étude

La fréquence des troubles du sommeil augmente avec le vieillissement. Privilégier la lumière du jour semble bénéfique pour les éviter ou diminuer leur impact.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Pour agir, la lumière doit avoir une intensité assez forte, plus de 2 500 lux, or l’éclairage d’une pièce est en général 10 fois moins fort. Il est donc nécessaire de sortir de chez soi et de ne pas se contenter d'ouvrir les rideaux (photo d'illustration, le 28 mai 2023.) (PHILIPPE ROY / PHILIPPE ROY)

Une nouvelle étude d'une équipe de l'Inserm, publiée mardi 30 janvier, montre que pour diminuer les troubles du sommeil liés à l’âge, l’une des solutions est de s’exposer davantage à la lumière du jour
 
On sait depuis longtemps que la lumière est essentielle pour réguler le sommeil puisqu’elle influence la production de mélatonine. L'hormone de l’endormissement est produite en situation d’obscurité. Mais avec le vieillissement, la production de mélatonine est de moins en moins efficace. Cette équipe de chercheurs de l'Inserm du centre de recherche de neurosciences de Lyon, a donc voulu savoir si le vieillissement du cristallin de l’œil pouvait expliquer des changements de sensibilité à la lumière et l’augmentation des troubles du sommeil avec l’âge. 

Ces scientifiques ont fait subir des tests à un groupe de volontaires. D’un côté des jeunes de 25 ans, et de l’autre des volontaires de 60 ans, tous ont été exposés à neuf lumières de longueur d’onde et de couleurs différentes au milieu de la nuit, lorsque l’organisme libère plus de mélatonine. Résultat : les photorécepteurs du cristallin de l’œil, les cellules qui s’activent pour influencer la sécrétion de mélatonine, ne sont pas les mêmes chez les jeunes et chez les personnes plus âgées. Cette différence influence bien la sécrétion de la mélatonine, l'hormone du sommeil.

Des implications concrètes 


Ces travaux montrent que les personnes âgées ont davantage besoin d’être exposées à des lumières ayant les mêmes longueurs d'onde que la lumière du jour, expliquent les chercheurs. Il faudrait donc adapter les conseils de luminothérapie en fonction de l’âge. Cette piste assez peu explorée jusqu’ici pourrait être une bonne alternative aux médicaments pour certains. Selon les chiffres de la Haute Autorité de santé, un tiers des plus de 65 ans consomment régulièrement des somnifères. Et quand on parle de se recaler avec la lumière du jour, c'est important de sortir, et de ne pas juste ouvrir ses rideaux ou ses volets. 

Pour agir, la lumière doit avoir une intensité assez forte, plus de 2 500 lux, or l’éclairage d’une pièce est en général 10 fois moins fort. En revanche, à l'extérieur, même par temps couvert, la luminosité naturelle est suffisamment intense pour influencer notre horloge interne. Lorsqu'on s'expose à cette lumière du soleil en journée, notamment le matin ou en début d'après-midi, on s’endort plus facilement le soir et on se réveille également tôt, et plus facilement, la nuit suivante. Un constat valable à tous les âges, mais encore plus lorsqu’on vieillit.
 

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