Santé : une innovation étonnante inspirée des moules pour lutter contre les AVC

Des chercheurs de l'université de Caen ont mis au point un produit capable de détecter les microcaillots de sang qui se forment dans le cerveau. Et pour y parvenir, ils se sont inspirés des capacités adhésives des moules.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
C'est le byssus des moules qui leur permet de se fixer à un rocher. (NADIESHDA / MOMENT OPEN)

Vous connaissez l'expression "accroché comme une moule à son rocher". Elle fait référence à ce pouvoir développé par les moules pour se fixer sur leur habitat, une capacité qui leur vient du byssus, ces petits poils que l'on peut voir sur les coquilles de moules. Et ce sont ces propriétés adhésives qui ont été utilisées par les scientifiques de l'institut Sang et Cerveau de Caen. Ils ont mis au point ce que l'on appelle un agent de contraste, un produit utilisé pendant les IRM pour révéler des zones bien particulières dans le corps humain.

Évidemment, pas question d'aller à la pêche aux moules pour fabriquer cet agent de contraste. Tout est fait en laboratoire pour reconstituer artificiellement la substance adhésive. Une capacité adhésive qui présente deux avantages : fixer des particules d'oxyde de fer pour les propriétés magnétiques essentielles à l'imagerie médicale et surtout, sa qualité biodégradable qui va permettre à cet agent de s'accrocher aux éventuels microcaillots de sang.

Révéler l'invisible

Les chercheurs l'assurent : leur produit permet de révéler l'invisible. Car aujourd'hui ces microcaillots sont difficiles à détecter. Un accident vasculaire cérébral est généralement provoqué par de gros caillots de sang qui s'agglomèrent dans les artères et bloquent l'irrigation du cerveau. Ces thromboses peuvent être observées via les IRM. Mais de minuscules caillots de sang peuvent persister dans les vaisseaux et ceux-là sont impossibles à observer avec les IRM. Selon les scientifiques de l'université de Caen, leur agent de contraste pourrait faciliter les diagnostics.

Il pourrait également être utilisé pour des traitements plus ciblés. Mais pour le moment, le produit n'a été testé que chez la souris. D'où cet appel mardi 29 octobre, à l'occasion de la journée mondiale de l'AVC, à accélérer la recherche sur ce mal qui touche 140 000 personnes chaque année en France, soit un toutes les 4 minutes.

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