Station spatiale internationale : des tubes en acier inoxydable imprimés en 3D directement à bord de l'ISS

C’est une première mondiale, des pièces de métal ont été fabriquées dans l’espace à bord de la station spatiale internationale (ISS). Il s’agit de petits tubes en acier inoxydable de 10 cm de haut, conçus à l'aide d'une imprimante 3D équipée d’un laser.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'imprimante 3D embarquée à bord de l’ISS est un prototype unique. Elle a été pensée pour résister aux secousses d’un voyage spatial. (NASA)

Ces petits tubes en acier inoxydable de 10 cm de haut ont été fabriqués à bord de la station spatiale internationale (ISS), à partir de mercredi 21 août, par une imprimante 3D équipée d’un laser, qui a fait fondre des fils de métal à 1400 degrés, avant de superposer la matière, couche par couche, pour former les tubes. Tout cela à 400 km au-dessus de nos têtes. Pour des raisons de sécurité, et pour éviter les dégagements de chaleur et de fumée, l'impression s’est déroulée dans un caisson métallique hermétique. La machine a été contrôlée et surveillée depuis la Terre. À part ça, sur les images diffusées par l’Agence spatiale européenne (ESA), les pièces de métal fabriquées dans l’ISS semblent parfaitement régulières. A priori, pas de différence due à l’apesanteur, mais il faut dire que cette imprimante 3D embarquée à bord de l’ISS est un prototype unique et ultra-sophistiqué.

Elle a été conçue par Airbus et l’entreprise française ADDUP de façon à ce que la durée de fusion du métal soit très courte et qu’il ne se déforme pas en apesanteur. Cette imprimante a aussi été pensée pour résister aux secousses d’un voyage spatial et du décollage notamment.

Un temps de fabrication beaucoup plus long que sur Terre

Le seul bémol pour l’instant est la lenteur de fabrication. Comme cette imprimante est a la fois bruyante et expérimentale, elle ne fonctionnait que trois ou quatre heures par jour dans l’ISS, et chacune des 200 couches imprimées était mesurée et scrutée depuis la Terre. Il a donc fallu trois semaines pour imprimer ces tubes de quelques centimètres de haut. Pour l'instant c'est long, mais la technique devrait devenir opérationnelle dans les 10 ans a venir, estiment les ingénieurs de l'ESA.
 
L’impression d’objets en plastique avait déjà été réalisée dans l’espace, mais le métal est plus solide que le plastique. Lors de mission de longue durée sur Mars ou sur la Lune, les équipages pourront du coup peut-être fabriquer eux-mêmes des pièces métalliques de rechange à la demande pour leurs appareils spatiaux et scientifiques. Cela permettrait d’alléger les stocks d’équipement de secours.

L’ESA imagine aussi la possibilité, à terme, de pouvoir recycler des débris métalliques dans l’espace et les réimprimer en 3D. L’économie circulaire, cela concerne aussi l’espace. 
 

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