Technologie : nous préférons les robots qui ne nous ressemblent pas trop, selon une étude
Les scientifiques comprennent mieux pourquoi les humains détestent certains robots. Il ne s'agit pas uniquement d’une histoire de performances, il est également question de design. Visiblement, pour être mieux acceptés, il est préférable que les robots ne nous ressemblent pas trop. Un robot qui a un buste , une tête et deux yeux, c’est bien. Mais rajouter lui un nez, une bouche, des oreilles, ou toutes sortes de caractéristiques humaines : ça peut être parfois contre-productif en termes d’acceptation sociale.
C'est la conclusion à laquelle est parvenue une équipe de chercheurs en sciences cognitives du CNRS Lille. Leurs travaux ont été publiés dans Plos one, vendredi 17 novembre. Il s'agit d'une publication scientifique internationale en ligne.
Plus un robot possède des caractéristiques ou des compétences proches des nôtres, plus il suscite des réflexes de défiance, expliquent ces chercheurs, qui ont testé l’acceptation de différents profils de robots auprès d’un panel représentatif. L’être humain à tendance à se comparer à la machine et en général à se sentir supérieur à elle. D’où de possibles réactions de mépris ou de rejet.
Pour être bien acceptés socialement, il faut que les robots aient certains traits physiques qui nous rassurent. De grands yeux sur un visage déclenchent, par exemple, de l’attachement. Mais ensuite, selon ces chercheurs, il vaut mieux qu’un robot avance sur roulette sur un seul pied, plutôt que sur deux jambes. Il vaut mieux également que ces machines aient des pinces ou des aimants à la place des mains, plutôt que cinq doigts. Lorsque les robots sont dotés de fonctions impossibles à réaliser par des humains, comme rouler, s’envoler ou aimanter des objets, l'homme n’a plus envie de se comparer et d’établir spontanément une logique de hiérarchie ou de domination.
Une place grandissante et pas toujours acceptée
Il y a vraiment un risque de rejet ou de maltraitance de robots par des humains. Des cas d’agression de robots ont déjà été constatés au Japon ou aux États-Unis, ce qui ne va pas dans le sens d’une société apaisée, car ces machines prennent une place grandissante. Robots domestiques qui passent l’aspirateur ou qui livrent des colis, robots d’accueil dans les gares ou les magasins, robots compagnon dans les maisons de retraite, les applications concrètes sont déjà extrêmement nombreuses. Le fait que ces machines ne suscitent pas d’agressivité ou de stress, est un élément essentiel, surtout si finalement c’est une simple question de design.
Pour les années qui viennent, les bureaux d’études ont calculé que ce marché des robots sociaux devrait connaître une croissance de 15% par an.
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