"Un pilier de la vie toujours là !" : le plus grand corail du monde découvert aux îles Salomon

Le corail découvert dans les îles Salomon mesure 34 mètres sur 32. Il est là depuis trois siècles et résiste à la crise climatique.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cette photo prise par National Geographic Pristine Seas le 24 octobre 2024 et publiée le 14 novembre montre des plongeurs nageant au-dessus du plus grand corail du monde situé près des îles Salomon du Pacifique. (MANU SAN FELIX / NATIONAL GEOGRAPHIC PRISTINE SEA)

Un géant caché sous les eaux, des scientifiques de la National Geographic Society viennent de découvrir le plus grand corail du monde dans les îles Salomon, dans le Pacifique. Les photos de cette découverte ont été publiées jeudi 14 novembre. Depuis la surface, c'est une grosse ombre dans l'océan turquoise, mais sous l'eau les plongeurs ont découvert un corail exceptionnel de 34 mètres sur 32, plus gros qu'une baleine bleue. N'imaginez pas une forêt de couleurs, mais plutôt un rocher gigantesque, majoritairement brun avec quelques touches de rouge, de rose et de bleu.

Ce corail est trois fois plus grand que le précédent record aux îles Samoa. Il compte un milliard de polypes, de tout petits organismes connectés en réseau. Ce sont eux qui composent les coraux. Cette merveille sous-marine est vieille de 300 ans, ce qui lui donne à peu près le même âge que Louis XV. Il a vu défiler la révolution industrielle, deux guerres mondiales, l'avènement d'internet ou encore le Covid.

Une lueur d'espoir

Aujourd'hui, il affronte le dérèglement climatique qui fait beaucoup de mal aux coraux. Les trois quarts des récifs sont frappés par le blanchiment, c’est-à-dire que les polypes meurent. Ils sont rongés par les océans plus chauds, qui deviennent plus acides aussi en absorbant le CO2. Notre corail géant, lui, résiste bien, car il est un peu plus profond que la moyenne et donc dans des eaux plus fraîches. "Un pilier de la vie toujours là !", se réjouissent les scientifiques qui l'ont découvert. C'est surtout un signe encourageant. La preuve qu'un tel organisme peut résister, jusqu'ici en tous cas, à la crise climatique.

L'équipe de la National Geographic Society y voit un symbole des mystères de la nature encore à élucider. Ce corail est là depuis trois siècles, sous le nez des populations locales, mais les habitants de la zone l'ont sans doute pris pour un gros rocher. Sans équipement pour plonger, ils ne l'ont pas approché. De quoi nous rappeler les nombreuses découvertes encore devant nous. Les scientifiques ont répertorié deux millions d'espèces vivantes à travers le monde. Il en reste selon les estimations : 8 millions au moins à découvrir.

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