Cet article date de plus de trois ans.

Une étude chiffre le bilan carbone des aliments

Selon une étude qui vient de sortir dans la revue scientifique "Nature", le prix de la viande est largement sous-évalué chez nos bouchers par rapport au coût des produits d'origine animale en matière d’émission de CO2.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un boucher découpe un faux filet de boeuf. Photo d'illustration. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

On commence à avoir l’habitude de calculer notre bilan carbone, quand on prend un billet d'avion par exemple. Mais combien coûtent en euros les émissions de gaz effet de serre d’une carotte ou d’un rôti de veau ? Des chercheurs se sont penchés sur la question et ils viennent de publier leurs conclusions dans la revue Nature.

Sans grande surprise, ils ont constaté que les produits d'origine animale sont ceux qui coûtent le plus en matière d’émission de CO2. La nouveauté c’est qu’ils l’ont chiffré : 2,41 euros le kilo de viande,  24 centimes d’euros le kilo de produit laitier et 2 centimes d’euros le kilo pour les légumes et les fruits bio. Voilà le prix de l’empreinte carbone de chaque catégorie d’aliment.

La viande bio aussi coûteuse en CO2 que la viande conventionnelle

Cette publication de la revue Nature réserve quelques surprises. L’agriculture biologique n’est pas toujours la plus économe en émission de gaz à effet de serre, le coût en CO2 du kilo de viande conventionnelle est le même que celui de la viande bio !

Car si la culture biologique a des avantages - elle n’utilise pas d’engrais chimiques qui rejettent beaucoup de CO2 - elle a aussi besoin de beaucoup plus de terrain et la combustion des déchets végétaux provoque aussi des émissions de gaz à effet de serre. Et puis, quelle que soit la manière d’élever les animaux, il faut 43 kilos de nourriture pour produire 1 kilo de viande, ce qui implique des émissions de CO2. Sans compter les émanations de l’animal lui-même, le chauffage des étables, etc. Au total, ça chiffre très vite.

Le principe du pollueur-payeur version consommateur/payeur

Le but de ces chercheurs, c’est qu’il y ait un impact sur les prix en magasin, car actuellement ils ne correspondent pas du tout à ce coût en bilan carbone. Prenons par exemple 1 kg de boeuf à 25 euros, il coûterait plus de 60 euros en intégrant la surtaxe carbone.

Les auteurs de l’article proposent d’appliquer le principe du pollueur-payeur version consommateur/payeur avec des aides pour les ménages les plus modestes. Pas évident à mettre en place mais quand on sait que l'alimentation représente un quart du CO2 qu'on rejette dans l'atmosphère, ça peut inciter à changer les prix sur les étiquettes.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.