Clap de fin pour Fret SNCF

La structure unique de la filiale transport de marchandises de la SNCF va s’effacer au profit d’une double entité.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un train de fret circulant en Occitanie en 2022 (photo d'illustration). (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Deux nouvelles sociétés distinctes vont voir le jour : Hexafret qui s’occupera du transport de marchandises, et Technis qui, elle, sera chargée de la maintenance des locomotives. C’est l’aboutissement de deux années de crise au sein de l’entreprise publique qui faisait l’objet d’une procédure de la Commission européenne. Bruxelles reprochait en effet à l’État français d’avoir versé des aides considérées comme illégales entre 2005 et 2019 à Fret SNCF pour combler son déficit, à hauteur d’environ 5 milliards d’euros. 

L’activité fret ferroviaire – le transport de marchandises par train – est ouvert à la concurrence depuis 2006 et les aides, si aides il y a, doivent bénéficier à l’ensemble des opérateurs du secteur, y compris les acteurs européens. Bruxelles s’est montrée intransigeante sur ce point et la SNCF a dû s’adapter. Pour ne pas aller au contentieux, au risque de perdre, Paris a opté pour une autre voie.

Conséquences sur l’emploi

Le gouvernement a négocié ce que l’on appelle en termes juridiques un "plan de discontinuité". Bilan en deux phases : 1/ la SNCF a dû abandonner 23 flux de marchandises parmi les plus rentables (abandon à la concurrence belge et allemande notamment), l’équivalent de 20% de son chiffre d’affaires. 2/ Obligation de séparer l’activité en deux sociétés, donc une pour le transport de marchandises (Hexafret), l’autre pour l’entretien des machines (Technis).

On parle de 10% de suppression des effectifs, soit quelque 500 personnes. Les 4 500 salariés restants de Fret SNCF vont être répartis entre les deux nouvelles sociétés. Leur statut de cheminots ne sera pas touché, avec prise en charge par la SNCF des surcoûts de leurs régimes spécifiques de retraites.  Évaluation de ce surcoût pour la seule année 2025 : 20 millions d’euros. Malgré ces garanties assurées par le gouvernement, les syndicats réclament la reprise des négociations avec Bruxelles, ce qui semble d'évidence être peine perdue.

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