Cristallerie d'Arques : un sauvetage qui n'en finit pas pour le géant verrier Arc International
Le déplacement ministériel de Marc Ferracci, mercredi 8 janvier 2025, était organisé le jour même où une procédure de sauvegarde financière s'ouvrait devant le tribunal de commerce de Lille. Après avoir prêté environ 130 millions d’euros d’argent public à l’entreprise depuis 2020, l’État va annuler une partie de la dette du groupe et lui accorder un nouveau prêt de 30 millions d’euros.
Arc International a été frappé de plein fouet par la crise de l’énergie et la flambée des prix qui ont suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine. Pour assurer sa production, la cristallerie consomme énormément de gaz, autant que la ville de Lille. Mais l'entreprise a été doublement frappée par cette guerre avec des ventes en chute libre, avec d'ailleurs les marchés russe et ukrainien qui faisaient partie de ses destinations.
Alors qu'en 2023 l'État volait au secours du groupe - et de ses 4 500 salariés en France, ses fours mis à l'arrêt rouvraient peu à peu en avril 2023. Mais la direction a dû les refermer un mois plus tard, à cause de l’inflation qui frappait la consommation des ménages, notamment sur ce genre d’articles non prioritaires dit des arts de la table.
Nouveaux investisseurs
Aujourd'hui, l’opération doit permettre de valider un accord déjà trouvé. L'actuel actionnaire majoritaire - le fonds d'investissement américain Dick Cashin - va apporter 12 millions d'euros supplémentaires. Et l'accord va faire entrer au capital de l’entreprise deux nouveaux investisseurs, qui apporteront chacun 15 millions d’euros : Patrick Mollis, directeur de la Compagnie nationale de navigation, et Pascal Cagni, un ancien d’Apple qui préside aujourd’hui le conseil d’administration de Business France, l’agence publique chargée de promouvoir l’industrie française auprès des investisseurs étrangers.
La force ainsi déployée - par l’actuel et les nouveaux investisseurs - montre que tout le monde croit au plan de sauvegarde et tient à en convaincre les juges du tribunal de commerce de Lille. Basée sur la commune d’Arques, près de Saint-Omer dans le département du Pas-de-Calais, Arc International est à ce jour le plus grand site de production verrière dans le monde pour les arts de la table.
L’usine nordiste emploie aujourd'hui 4 000 personnes en France, sur un effectif total de 7 000 salariés, avec des usines implantées aux États-Unis, en Chine et aux Émirats arabes unis. Malgré les difficultés, aucun nouveau licenciement n’est prévu. Autant dire que les juges du tribunal de Lille qui vont devoir trancher sur l’avenir de l’entreprise ont une lourde responsabilité.
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