Dette publique : l’agence de notation Fitch va se prononcer sur le sort de la France

Le projet de loi de finances 2025, présenté jeudi 10 octobre en Conseil des ministres, doit maintenant passer sous les fourches caudines des marchés financiers et des agences de notation.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'agence de notation Fitch va se prononcer sur la dette de la France. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)

La première des différentes agences de notation doit se prononcer dans la soirée du vendredi 11 octobre, soit à peine 24 heures après la présentation du budget. Il s’agit de l’agence américaine Fitch. C’est un pur hasard de calendrier, car le planning des agences est fixé longtemps à l’avance, ce qui n’est pas le cas du Budget dont la présentation a été reportée plusieurs fois. La dernière note de Fitch remonte au mois d’avril 2024. Elle était de "AA- avec perspective stable".

Rien n’a évidemment filtré jusqu’à présent, mais depuis la dernière notation du printemps, nous avons pris connaissance d'un dérapage supplémentaire des dépenses publiques de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Une manière de répondre à la question est de se demander pourquoi la dette française, pourtant abyssale, plus de 3 200 milliards d’euros, a échappé jusqu’à présent à la dégradation.

Des risques de dégradation

Jusqu’à présent, toutes les agences de notation soulignaient les atouts de l'économie française avec une inflation bien maîtrisée, la bonne tenue d'un système bancaire, malgré la conjoncture difficile, et des taux d’intérêt élevés. De plus, la France a la capacité à lever l’impôt, ce qui est important, car cela montre que l’État est en mesure de rembourser ses échéances. Il y a aussi l’appartenance de la France à la zone euro et les investisseurs qui achètent notre dette sont très sensibles à la qualité et à la stabilité de nos institutions.

Ces avantages peuvent être remis en question, mais en réalité, ce que notent avant tout les agences, ce n'est pas le montant de la dette, mais la capacité à la rembourser. Fitch va-t-elle considérer que le récent dérapage des comptes publics est de nature à rebattre les cartes ?

Le débat politico-économique qui va se tenir au Parlement dans les prochaines semaines va être surveillé de très près. Rappelons que, même si sa dette reste prisée des investisseurs, la France emprunte déjà à des taux d’intérêt qui remontent, au point d’être proches de ceux des pays du sud de l’Europe réputés plus risqués.

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