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Economie : avant la fin annoncée du pétrole, les géants pétroliers du Golfe Persique se diversifient

Dénoncés pour leur impact sur l’environnement, les producteurs de brut se recyclent et investissent dans de nouvelles technologies, notamment le captage de dioxyde de carbone.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Adnoc, entreprise spécialisée dans l'énergie de l'émirat d'Abou Dhabi. (OUSSAMA AYOUB / MAXPPP)

Les Émirats savent que la rente pétrolière n’est pas éternelle. Les pétromonarchies regardent de très près comment l’occident prépare la transition énergétique et écologique. Les États-providence qui entretiennent une population à majorité de salariés publics savent leur modèle économique condamné à terme. Ils ont longtemps profité de la situation internationale avec le marché de l’or noir, mais aujourd’hui ces pays, comme l’Arabie saoudite, cherchent à diversifier leur économie, d’où les initiatives prises par les géants pétroliers de la région.

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Le captage de dioxyde de carbone est une industrie pour l’instant balbutiante et très coûteuse. Il s’agit de mesurer l’élimination de CO2 par les différentes activités industrielles. Longtemps perçues comme marginales, ces mesures sont considérées aujourd’hui comme un outil nécessaire dans la lutte contre le changement climatique. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, y attache une grande importance. Le GIEC considère que, pour les pays émergents et leurs industries, il est impossible d’atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2050 sans adopter ces technologies.

Investissement coûteux

La compagnie saoudienne Aramco (premier exportateur de pétrole au monde) ou l’émirati Adnoc investissent dans de jeunes pousses, de toutes jeunes entreprises technologiques spécialisées. Il y a le captage et le stockage du CO2 produit par les installations existantes, et la technique plus récente du captage direct dans l’air. Le problème, c’est que tout cela reste pour l’instant très cher en investissement et en coûts de fonctionnement.

Greenpeace qualifie de "distraction" ces technologies de captage de dioxyde de carbone. Elles ne peuvent, selon l’ONG, se substituer aux politiques environnementales qui visent à sortir progressivement des hydrocarbures. Mais les jeunes entreprises en devenir, dont la Britannique Carbon Clean, comptent bien s’imposer sur le marché. Quant aux Émirats arabes unis, c’est pour eux une belle opportunité de communication. La capitale Abou Dhabi accueillera la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, la COP28, début décembre.

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