Intempéries : vers une hausse des tarifs d'assurance en 2025 ?

Assurances automobile, habitation, vie et santé… Avec la multiplication des catastrophes naturelles, une centaine de groupes du secteur, réunis à Monaco, prévoient des tarifs à la hausse, même si la moitié des dédommagements climatiques est prix en charge par les États.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dégâts après des intempéries dans les Hautes-Pyrenees, le 7 septembre 2024. (DAVID LE DEODIC / MAXPPP)

À Monaco, chaque année à la même époque, c’est la grand-messe du secteur des assurances. Jusqu’au mercredi 11 septembre, une centaine de groupes du monde entier sont réunis dans la principauté. Ils y discutent d'une face du métier méconnue du grand public : les tarifs et les conditions auxquels les "réassureurs" vont assurer les "assureurs". Pour qu’un assureur puisse nous indemniser des dégâts dont nous sommes victimes, il faut qu’il soit lui-même assuré en amont. D’où le métier de réassureur.

Multiplication des événements climatiques

Chaque année, catastrophes et dérèglements climatiques se multiplient. La vallée d’Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques, où des intempéries ont provoqué, samedi 7 septembre, coulées de boue dévastant des villages et effondrement de routes, en est encore un exemple. Au niveau mondial, pour le premier semestre de 2024, les catastrophes naturelles ont entraîné 110 milliards d’euros de pertes économiques en dégâts et impact sur l’activité. La moitié a été indemnisée par les assureurs, le reste est pris en charge par les États, avec l’argent public.

Le coût de ces aléas climatiques est en progression constante. Quel sera l’impact direct sur les primes d’assurance ? C’est ce qui est en train de se décider à Monaco. Après une hausse globale de 5% des tarifs d’assurance en 2024, la facture sera encore plus élevée en 2025, même si aucun ordre de grandeur n’est pour l'instant avancé.

Il est de plus en plus difficile de définir un prix pour les risques liés aux événements climatiques, aux inondations notamment. Certains assureurs parlent d'une multiplication par deux des tarifs au cours des 10 prochaines années. Au printemps dernier, une note du superviseur des banques et assurances, l'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), chiffrait à près de 160% l’augmentation du prix des assurances d’ici 2050, dans le pire des scénarios. Mais ce prix ne sera pas supporté uniquement par les clients. L’État prendra sa part, même dans un contexte de finances publiques dégradées.

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