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L'Europe présente son plan pour soutenir la transition écologique de l’industrie européenne

Bruxelles propose une batterie de mesures pour accélerer dans les énergies renouvelables et dans la décarbonation de l’industrie.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
La Commission européenne à Bruxelles (Belgique). (NOÉMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Bruxelles présente son plan pour soutenir la transition écologique de l’industrie européenne. Une batterie de mesures réorganisées et redéployées en faveur des technologies vertes pour rattraper notre retard sur la scène internationale. L'objectif est de réduire la dépendance avec la Chine sur certains biens industriels et, surtout, de rivaliser avec le plan établi par l'administration Biden aux États-Unis, le plan Inflation Reduction Act (IRA) qui déploie 430 milliards de dollars pour les entreprises américaines et celles qui viennent s'installer pour produire aux États-Unis. De nombreuses sociétés européennes sont tentées par l’exil. Une véritable pompe aspirante.

Coup d'accélérateur, donc, en Europe, mais comme l’a expliqué mercredi à Bruxelles la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, il ne s’agit pas tant de développer de nouveaux moyens que de redéployer ceux qui existent déjà. Au risque de rester dans les grandes généralités sans forcément impulser une nouvelle dynamique. Avec, toujours, la fiscalité en fond de décor.

Des réserves sur les aides publiques

Le plan de la Commission européenne prévoit de donner plus de flexibilité aux États membres dans l’octroi des aides aux entreprises impliquées dans les énergies renouvelables et dans la décarbonation de l’industrie. La porte reste également ouverte à un fonds de souveraineté européen qui permettrait d’investir dans la recherche ou le capital d’entreprises stratégiques. Beaucoup de communication pour finalement peu d’annonces concrètes sur de nouvelles actions.

D’où le scepticisme de plusieurs États européens. Si, pour la France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a emboîté le pas à l’Allemagne pour saluer ce qu’il appelle "les propositions fortes de Bruxelles dans le sens de ce que demande Paris", plusieurs pays membres émettent des réserves, notamment sur la question de l’assouplissement des aides publiques qui bénéficient aux plus grosses économies comme la France et l’Allemagne, justement.

Et puis il y a les acteurs de terrain pour qui la partie est loin d’être gagnée. Pour André Loesekrug-Pietri, le président de l’Initiative européenne pour l’innovation de rupture (Jedi), par exemple, l’Europe est trop préoccupée à chercher à répartir l’argent sans en évaluer l’impact. En étant focalisés sur la tuyauterie administrative et financière, nous ne savons pas anticiper sur le plan industriel, préparer "le coup d’après", pour prendre l’avantage sur les Américains qui, eux, ne cessent d’innover rapidement et à grande échelle au nom de l’America First, l’Amérique d’abord. Prochain rendez-vous : les jeudi 9 et vendredi 10 février pour un sommet européen, et de nouveaux débats houleux sur la manière de faire avancer l’Europe.

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